Le Déficit d’Implémentation du Numérique au Maroc : De l’Ambition Stratégique (NMD, DM 2030) à la Fracture avec la Génération Z contestataire
Entre la promesse de l'E-Gov et la réalité de l'inertie : décryptage d'une fracture numérique qui se mue en crise de confiance politique.
Entre la promesse de l’E-Gov et la réalité de l’inertie : décryptage d’une fracture numérique qui se mue en crise de confiance politique.
- Introduction : Contexte et Problématique de la Transformation Numérique au Maroc
- Partie I : Les Cadres Stratégiques de la Transformation Numérique au Maroc (NMD et DM 2030)
- Partie II : Diagnostic de la digitalisation au Maroc : Écarts, Nœuds Systémiques et Bilan sectoriel (GAR)
- Partie III : Causalité Systémique : Bureaucratie, Compétitivité et Confiance (Analyse IS et Impact Social)
- Partie IV : Recommandations Stratégiques pour l’Accélération et la Rupture (Application Prescriptive de l’IS/GAR)
- Conclusion : La Transformation Numérique au Maroc, un Test de la Volonté d’Implémentation du NMD
- Références
Introduction : Contexte et Problématique de la Transformation Numérique au Maroc
Le Maroc s’est engagé dans une trajectoire de développement particulièrement ambitieuse. Celle-ci a été formalisée en 2021 par le Nouveau Modèle de Développement (NMD). Son objectif principal est de « Libérer les énergies et restaurer la confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous ». De plus, ce modèle identifie clairement le Numérique comme un « chantier transformateur d’amorçage ». En effet, il le considère comme un élément essentiel pour moderniser l’État, dynamiser l’économie et assurer une véritable inclusion sociale et territoriale.
Le Numérique est ainsi positionné comme un levier horizontal fondamental. Il doit permettre au pays d’affronter les mutations mondiales, notamment l’accélération des transformations technologiques. Ces dernières sont appelées à entraîner des ruptures profondes dans les modes de production et de compétitivité à l’échelle globale.
L’articulation stratégique de cette vision repose sur deux cadres principaux. D’une part, la vision à long terme du NMD, avec un horizon fixé à 2035. D’autre part, la Stratégie Nationale « Digital Morocco 2030 » (DM 2030), qui établit les objectifs opérationnels et les feuilles de route spécifiques. Par conséquent, l’objectif de cette analyse est de déterminer pourquoi, malgré cette reconnaissance stratégique, la transformation numérique au Maroc, notamment dans les domaines de l’e-Gouvernance et de l’économie digitale, accuse un retard significatif. Il s’agit également de comprendre comment ce délai est causalement lié à la persistance de la bureaucratie, un facteur qui nuit à la compétitivité du pays et à la confiance citoyenne, en particulier celle de la Gen Z.
De ce fait, l’analyse de cette problématique s’appuie sur les principes de la Science de l’Implémentation (IS) et de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). L’IS fournit un cadre rigoureux pour comprendre les mécanismes institutionnels et culturels, c’est-à-dire les « nœuds systémiques », qui entravent la traduction des politiques stratégiques en résultats tangibles. En parallèle, la GAR permet d’évaluer l’efficacité réelle de l’action publique. Elle confronte les objectifs fixés aux indicateurs de performance atteints, mesurant ainsi le rendement de l’action publique.
L’Urgence de la Transformation : La Spirale de Défiance
Le diagnostic de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) a mis en lumière une « profonde frustration devant un Maroc dont le chemin de développement… reste en deçà de ses potentialités ». Cette frustration est directement alimentée par une « perte de confiance en la capacité des institutions publiques » à veiller à l’intérêt général et à délivrer des services de qualité.
Par conséquent, le numérique, en tant qu’outil puissant de simplification et de transparence, était censé être le remède à cette défiance croissante. Il devait notamment s’attaquer de front à la dégradation de l’image de l’administration, matérialisée par le manque de confiance des citoyens.
L’analyse révèle que le retard dans la mise en œuvre de l’e-gouvernance au Maroc n’est pas une simple défaillance technique. Il s’agit plutôt d’un symptôme direct de la crise institutionnelle plus large et d’un facteur aggravant de la défiance citoyenne. En effet, l’incapacité à fournir des services numériques fluides et transparents affecte directement la qualité de l’interaction entre l’État et le citoyen. Cela consolide la perception d’une administration inefficace, lente et tatillonne. La réussite de la modernisation numérique est donc une condition sine qua non pour restaurer le « cadre de confiance et de responsabilité » qui est essentiel à la réussite du NMD.
Partie I : Les Cadres Stratégiques de la Transformation Numérique au Maroc (NMD et DM 2030)
1.1. Le Numérique comme Pari d’Avenir du NMD : Doctrine et Principes
Le NMD identifie cinq paris d’avenir pour l’horizon 2035. Le premier d’entre eux consiste à « Devenir une nation numérique, où le potentiel transformationnel des technologies numériques est pleinement mobilisé ». Ce pari est d’ailleurs considéré comme un levier transverse de transformation. Il vise à renforcer l’inclusion économique et financière des populations ainsi que l’accès équitable aux services de base.
La doctrine du NMD repose sur une nouvelle approche organisationnelle équilibrée, celle d’un :
État fort et une Société forte
Dans cette optique, l’État doit être « visionnaire et stratège, protecteur et régulateur, et efficace ». Pour le numérique, cela signifie que l’État doit définir les orientations stratégiques, garantir la sécurité numérique (cybersécurité), réguler le marché (via l’ANRT) et délivrer des services publics numérisés de très haute qualité.
Crucialement, le NMD exige l’application de nouveaux principes d’action. Ces principes correspondent aux exigences de l’IS et de la GAR : l’Approche Résultats et Impact Citoyen et l’Approche Systémique et Partenariale. De fait, le NMD reconnaît implicitement que les échecs passés étaient dus à une logique de moyens et à une exécution en silos. Le nouvel impératif est donc de se focaliser sur l’impact concret pour le citoyen et de rompre avec le fonctionnement en silos prépondérant, un mode de travail particulièrement dommageable dans un domaine transversal comme le digital.
1.2. Objectifs NMD 2035 et Indices de Résultats (GAR)
Les objectifs de développement du NMD sont mesurés par un cadre de résultats précis. Ce cadre vise à installer une culture de la performance et de la transparence au sein de l’appareil de l’État. L’e-Gouvernance est directement liée à deux indicateurs clés de la composante « Gouvernance et Administration » :
- Online Services Index (OSI) : Le NMD fixe une cible de 0.9 pour l’OSI, alors que le score était de 0.52 en 2019. L’OSI mesure l’étendue et la qualité des services publics en ligne, et sa progression est une mesure directe de l’efficacité de l’e-Gouvernance.
- Taux de Satisfaction des citoyens vis-à-vis des services publics : La cible, particulièrement ambitieuse, est de 80%. Cet indicateur est la mesure ultime de l’impact citoyen des réformes, conformément au premier principe directeur du NMD.
De plus, une e-gouvernance efficace est un précurseur essentiel du Government Effectiveness Index (indice de l’efficacité gouvernementale). L’objectif du NMD est de faire passer le score de cet indice de -0.12 à 1.0, ce qui confirme que le digital est un outil structurel pour améliorer les capacités de l’État.
1.3. La Stratégie Opérationnelle « Digital Morocco 2030 » (DM 2030)
La stratégie digitale Maroc 2030, ou DM 2030, constitue la feuille de route opérationnelle visant à concrétiser l’ambition du NMD. Son objectif principal est de « Faire du digital un levier de croissance économique, d’inclusion sociale et de compétitivité internationale ».
Cibles Quantitatives Clés (KPIs)
La stratégie DM 2030 fixe des cibles quantitatives très ambitieuses (GAR) pour transformer en profondeur l’économie et le capital humain du pays :
- Contribution au PIB Digital : Une progression requise de +400% par rapport à la situation actuelle d’environ 20 milliards MAD. Cet effort est indispensable pour atteindre l’objectif du NMD d’une croissance annuelle moyenne supérieure à 6%.
- Emplois numériques : L’objectif est d’atteindre 240 000 emplois numériques (contre environ 60 000 actuellement), ce qui représente une progression de +300%.
- Capital Humain (Formation) : La cible est de former 100 000 diplômés par an d’ici 2030 (contre seulement 14 000 actuellement), représentant une progression massive requise de +614%. Le plan prévoit également la reconversion annuelle de 50 000 personnes pour les intégrer au secteur du numérique.
- Gouvernance/Compétitivité : Le classement EGDI de l’ONU est visé dans le Top 50 mondial, ce qui nécessite un saut de 63 places par rapport au rang antérieur.
Feuille de Route 2025-2030 (Focus sur l’Implémentation)
La feuille de route DM 2030 identifie des actions prioritaires pour une implémentation réussie :
- Souveraineté et Confiance : Déploiement du Cloud souverain et des Data Centers nationaux.
- Accès simplifié : Création d’une Identité numérique unique pour chaque citoyen.
- Inclusion territoriale : Assurer que 100% des localités rurales soient connectées.
- Dynamisation de l’Écosystème : Adoption d’un « Startup Act » marocain et création de 5 Tech Hubs régionaux en Partenariat Public-Privé (PPP) pour favoriser le rééquilibrage territorial.
L’ampleur de la progression requise pour ces indicateurs révèle que le succès de la transformation numérique au Maroc est conditionné par une rupture radicale avec les méthodes d’implémentation du passé. Cela nécessite une croissance exponentielle dans tous les domaines clés, que ce soit l’économie, l’éducation ou la gouvernance.
1.4. Tableau Récapitulatif des Objectifs et Écarts d’Implémentation
Le tableau suivant matérialise l’ampleur du fossé entre l’ambition stratégique (NMD 2035) et la feuille de route opérationnelle (DM 2030) par rapport à la réalité observée en 2024. Il sert de fondement chiffré pour le diagnostic d’implémentation subséquent (GAR/IS).
Tableau 1: Comparatif des Objectifs de Transformation Numérique (NMD 2035 et DM 2030)
| Indicateur de Performance | Situation Actuelle (2024) | Objectif DM 2030 | Objectif NMD 2035 | Statut d’Implémentation (IS) |
|---|---|---|---|---|
| Classement EGDI ONU (rang) | 90ème | Top 50 | – | Retard important (32-63 places requises) |
| Online Services Index (OSI) | 0.6841 | – | 0.9 | Amélioration modérée, cible ambitieuse |
| Contribution PIB Digital (Progression) | ~20 Milliards MAD (Base) | +400% | – | Nécessite une croissance exponentielle |
| Emplois Numériques (milliers) | ~60 | 240 | – | Multiplier l’effort de création d’emplois par 4 |
| Formation annuelle (diplômés) | ~14 000 | 100 000 | – | Gap critique (Progression +614% requise) |
| Taux de Satisfaction Citoyens (e-Services) | 53% (2022) | 62% (cible 2025) | 80% | Niveau bas, frein structurel à l’adoption. |
Partie II : Diagnostic de la digitalisation au Maroc : Écarts, Nœuds Systémiques et Bilan sectoriel (GAR)
L’évaluation de la digitalisation au Maroc par l’approche de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) révèle des progrès pour le moins inégaux. Si des efforts considérables ont été consentis en matière d’infrastructures et de simplification législative, l’impact transformationnel sur la qualité des services et la performance économique reste insuffisant. Cette situation est en grande partie due à des « nœuds systémiques » d’ordre organisationnel et culturel, comme le souligne précisément le NMD.
2.1. Bilan de l’E-Gouvernance : L’Échec de la Transformation Administrative
L’Amélioration Statistique Contrebalancée par la Qualité (OSI)
Le Maroc a enregistré une progression notable dans l’indice de développement de l’e-Gouvernement (EGDI) des Nations Unies. En effet, le pays a grimpé de 11 places pour atteindre le 90ème rang en 2024, dépassant ainsi la moyenne mondiale de 0.6283 avec un score de 0.6841. Cette amélioration est attribuée aux progrès réalisés dans l’accessibilité des services gouvernementaux via les plateformes en ligne.
Néanmoins, cette progression est jugée incrémentale et non transformative. Elle maintient un écart très important avec l’objectif de DM 2030 d’intégrer le Top 50 et la cible du NMD d’un OSI de 0.9. En termes de GAR, le rendement des investissements en e-gouvernance ne parvient pas à générer le saut qualitatif nécessaire. En 2025, le nombre de télé-services publics disponibles est de 780, avec un objectif de 1050. De plus, la plateforme nationale de réclamations, Chikaya.ma, a enregistré 1.63 million de plaintes depuis 2018. Cependant, le taux de satisfaction, bien qu’en hausse (62% en 2025 vs 53% en 2022), reste faible par rapport à la cible NMD de 80%. Ce faible niveau de satisfaction des usagers est un indicateur patent de l’inefficacité perçue de l’e-Gouvernance.
La Loi 55.19 : Simplification Déclarative vs. Dématérialisation Fonctionnelle
L’outil législatif majeur pour démanteler la bureaucratie est la Loi 55.19, relative à la simplification des procédures et des formalités administratives. Cette loi encadre les délais maximum de réponse et garantit un droit de recours en cas de silence ou de rejet de l’administration. Elle a obligé les administrations à recenser et documenter leurs actes, ainsi qu’à transcrire les procédures dans des recueils six mois après son entrée en vigueur, soit fin septembre 2020.
Toutefois, l’analyse d’implémentation (IS) révèle une défaillance de second ordre. En effet, les administrations ont réalisé l’effort de conformité, c’est-à-dire la documentation et le recensement. Elles ont cependant échoué dans la transformation effective des procédures. Il y a eu une « numérisation des papiers » plutôt qu’une refonte radicale des processus. La CSMD relève d’ailleurs que la conception des politiques publiques est souvent marquée par une absence d’analyse approfondie et d’expérimentation. Dans le cas du digital, cela se traduit par la perpétuation des goulets d’étranglement bureaucratiques sous une façade électronique.
Cette situation est une conséquence directe de la résistance institutionnelle. L’innovation de la digitalisation entre ainsi en conflit avec la culture institutionnelle existante, qui préfère maintenir le contrôle et le pouvoir discrétionnaire via des étapes numérisées, plutôt que d’adopter la simplification radicale prônée par la loi 55.19.
2.2. L’Économie Digitale : Manque d’Échelle et Fragilité du Capital Humain
L’objectif du NMD est de faire du Maroc un pôle de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et de stimuler une croissance économique forte (cible de 6% annuel). Le secteur numérique est fondamental pour atteindre ces ambitions.
Le Défi Critique du Capital Humain (Nœud Systémique 3)
Le fossé entre l’ambition et la réalité est le plus critique en matière de développement des compétences. La progression requise pour la formation annuelle est de +614%. Alors que l’objectif de DM 2030 est de former 100 000 diplômés par an d’ici 2030, la situation actuelle ne dépasse pas 14 000 diplômés annuels.
Cette incapacité systémique à générer un pipeline de talents à l’échelle requise a de lourdes conséquences. Non seulement elle compromet l’objectif de contribution au PIB (+400%) et la création de 240 000 emplois numériques, mais elle perpétue également l’inadéquation structurelle entre la formation et les besoins du marché. Pourtant, l’axe 2 du NMD appelle à un système d’enseignement universitaire et de formation professionnelle axé sur la performance pour préparer l’avenir. En conséquence, le déficit critique en capital humain numérique est un facteur direct de fuite des cerveaux et de dépendance technologique, ce qui affaiblit la souveraineté numérique du pays.
L’Écosystème Numérique et l’Innovation
Pour dynamiser l’économie digitale, DM 2030 cible 3 000 startups actives, contre environ 700 actuellement. Le NMD reconnaît que la transformation économique est freinée par une économie en partie « verrouillée », qui favorise les intérêts installés et la préservation de rentes.
Le développement de l’écosystème numérique est entravé par des facteurs identifiés à la fois par le NMD et la feuille de route DM 2030. Ces obstacles incluent le besoin urgent d’un cadre réglementaire adapté, comme un Startup Act marocain, des mesures d’Open Banking, et la mise à jour des lois de type RGPD. De plus, la compétitivité numérique est pénalisée par des coûts de facteurs de production non compétitifs, notamment en matière d’énergie et de logistique. La cybersécurité défaillante (12.6 millions d’attaques web détectées en 2024, rendant les PME vulnérables) constitue également un frein majeur.
2.3. L’Inclusion Territoriale et la Fracture Numérique Résiduelle
Le NMD fait de l’inclusion territoriale (Axe 4) une priorité. Il reconnaît que les disparités territoriales sont aggravées par une répartition inégale des infrastructures économiques et sociales. Le numérique est explicitement désigné comme un levier pour réduire la fracture numérique au Maroc.
Progrès de Couverture et Défis Qualitatifs
Le Plan National du Haut et du Très Haut Débit (PNHD) a permis de couvrir plus de 10 640 zones rurales entre 2018 et 2024. Cela représente un taux de réalisation d’environ 99% pour la phase initiale. Les zones géographiquement difficiles sont désormais ciblées par la technologie satellitaire (VSAT) avec un soutien financier pour les clients, visant à desservir 1 800 zones rurales supplémentaires d’ici 2026.
Cependant, au-delà de la couverture quantitative (mesure de moyen), le véritable défi réside dans la qualité du service (mesure de résultat). Le CESE avait déjà souligné une « faible couverture géographique en infrastructures Internet haut débit et très haut débit ». Aujourd’hui, bien que couvertes, la qualité du haut débit dans les zones rurales reste « inégale ».
La simple connectivité, souvent en 2G/3G/4G, ne suffit pas à soutenir les usages transformateurs promus par le NMD pour l’inclusion territoriale, comme le télétravail, l’EdTech ou la HealthTech. En pratique, une faible qualité de service rend l’accès aux e-services et aux opportunités d’emploi à distance inefficace. Ce phénomène perpétue les disparités territoriales. Ainsi, le digital se transforme, non pas en un facteur d’inclusion, mais en un facteur potentiel d’exclusion en raison de la différence de qualité de l’expérience utilisateur entre les zones urbaines et rurales. L’échec du levier numérique à ancrer le développement dans les territoires (Axe 4) est donc directement lié à un défaut de qualité dans l’implémentation de l’infrastructure.
Partie III : Causalité Systémique : Bureaucratie, Compétitivité et Confiance (Analyse IS et Impact Social)
L’analyse causale établit que le retard de la transformation numérique au Maroc est la conséquence directe des défaillances institutionnelles et organisationnelles identifiées par le NMD (IS). De plus, l’échec de cette transformation est le moteur de la persistance de la bureaucratie, nuisant à la compétitivité économique et alimentant la défiance sociale.
3.1. Le Phénomène de l’« Inimplémentation » comme Nourricier de la Bureaucratie (IS)
Le NMD identifie quatre nœuds systémiques qui entravent l’élan de développement du pays. Le Numérique, en tant que solution transversale par excellence, est frappé de plein fouet par ces résistances internes.
Nœud 1 : Le Manque de Cohérence Verticale et Horizontale
Le NMD critique sévèrement les « réformes élaborées en silos » et l’efficacité variable des comités interministériels. La CSMD note d’ailleurs que le fonctionnement en silos reste prépondérant dans l’administration marocaine.
La mutation digitale au Maroc est, par essence, transversale. L’e-Gouvernance requiert que des ministères traditionnellement indépendants (Justice, Santé, Finances) alignent leurs systèmes autour de plateformes communes et d’une identité numérique unique. Le manque de coordination (cohérence horizontale) mène à une dilution des responsabilités et à des initiatives non convergentes, ce qui se traduit par une faible GAR. C’est pour pallier cette inertie que le NMD recommande la mise en place d’une équipe de mission interministérielle (Task Force) à haut niveau pour la stratégie du numérique. Cette recommandation reconnaît les limites de l’Agence de Développement du Digital (ADD) dans sa capacité actuelle à imposer une transformation interministérielle radicale.
Nœud 2 : La Culture de la Conformité vs. Performance
Le NMD diagnostique la persistance d’une « culture de la conformité plutôt qu’une culture de leadership et de la performance ». Cette culture « produit de la démotivation et dissuade la prise d’initiative ». Cette représentation correspond à celle du contrôle systématique comme mode d’administration et de décision.
C’est précisément la racine de la bureaucratie numérique au Maroc. Lorsque le digital est introduit, l’institution bureaucratique ne l’adopte pas pour simplifier et accélérer (performance), mais pour maintenir son pouvoir de contrôle (a priori), même par voie électronique. Par exemple, la mise en œuvre de la Loi 55.19, qui visait la simplification, a été freinée par cette culture. L’administration a privilégié la numérisation des étapes existantes plutôt que leur élimination, neutralisant ainsi le gain de performance potentiel.
En fin de compte, l’échec de la digitalisation au Maroc est un échec institutionnel à adopter de nouveaux modes d’action, comme l’Adaptation Itérative pour la Résolution de Problèmes (PDIA). Cela s’explique car le système de gestion des ressources humaines récompense l’attentisme et sanctionne l’initiative ou le droit à l’erreur.
3.2. Conséquences Économiques : Coûts de Transaction et Compétitivité Perdue
L’incapacité de l’e-Gouvernance à dissoudre la bureaucratie a des conséquences directes sur l’objectif d’une « économie productive, diversifiée, créatrice de valeur ajoutée et d’emplois de qualité » (Axe 1 du NMD).
Le NMD souligne que les « pesanteurs bureaucratiques, la complexité des procédures administratives et le nombre élevé d’autorisations requises entravent la dynamique entrepreneuriale et la prise d’initiative, au regard du coût de transaction élevé qu’elles génèrent ». Ce coût est un facteur limitatif majeur de la création de valeur. L’absence d’une e-gouvernance au Maroc qui soit efficace signifie que les petites et moyennes entreprises (PME) sont toujours confrontées à l’opacité et à la lenteur administratives.
L’e-Gouvernance devait sécuriser l’initiative entrepreneuriale et réaliser un choc de compétitivité. Son retard neutralise cet effort, rendant les PME marocaines moins compétitives face aux standards internationaux. De plus, la bureaucratie non-résolue pénalise l’écosystème startup. Les réglementations lourdes et l’opacité (en l’absence d’un Startup Act adapté) découragent les jeunes entrepreneurs, nourrissant la fuite des cerveaux vers des juridictions plus agiles. L’échec de l’e-Gouvernance à formaliser et simplifier les processus contribue indirectement à l’économie informelle, réduisant l’assiette fiscale et la protection sociale que le NMD cherche à généraliser.
3.3. La Crise de Confiance et la Mobilisation Citoyenne (Gen Z)
Le Numérique est intrinsèquement lié à l’Axe 3 du NMD, qui vise l’inclusion pour tous et un lien social consolidé. Or, le retard dans la transformation numérique au Maroc est un facteur critique de la crise de confiance, particulièrement aiguë chez la Gen Z.
L’Injustice Générationnelle
La Gen Z, qui représente environ un tiers de la population marocaine, est « hyper connectée » et « très urbanisée ». Cette génération est particulièrement sensible à l’écart entre les promesses d’un Maroc numérique et moderne et la réalité des services archaïques. Le chômage chez les jeunes est alarmant, dépassant 35% et frôlant les 20% chez les diplômés.
La lenteur de l’e-Gouvernance et l’inefficacité administrative, illustrées par le faible taux de satisfaction de 53% pour les e-services, sont perçues comme un symbole de l’incapacité de l’État à délivrer des solutions structurelles. Le NMD met en garde contre la « perte de confiance dans l’action publique, sur fond de détérioration de la qualité des services publics ».
Le manque de résultats dans le secteur numérique est d’autant plus frustrant que le fossé est le plus critique sur la formation. En effet, l’incapacité à atteindre l’objectif de 100 000 talents par an se traduit par une absence criante d’opportunités d’emploi qualifié, adaptées aux compétences de l’ère numérique. Ce manquement systémique à investir dans l’avenir de la jeunesse (Axe 2) cristallise le sentiment d’une « injustice générationnelle très profonde », un point de friction majeur pour la confiance de la génération Z au Maroc.
Risque Macro-Social
L’analyse socio-politique met en garde contre les risques engendrés par ce contexte. La combinaison d’une jeunesse hyper-connectée, d’une conjoncture économique défavorable avec un ralentissement de la croissance, et de l’absence de réponses structurelles sur l’emploi et la gouvernance, crée un « cocktail parfait pour avoir une explosion de violence et de colère ». Cette situation pourrait se traduire par une « instabilité politique et économique ». Le retard dans la transformation numérique au Maroc, en perpétuant les inefficacités et en alimentant la frustration, se transforme donc en un risque macro-social critique, affectant directement la stabilité que le NMD cherche à consolider.
3.4. Tableau Analytique de la Causalité Systémique Numérique
Le tableau suivant synthétise comment les défaillances d’implémentation (IS) des projets numériques, observées par la GAR, sont causées par les nœuds systémiques identifiés par le NMD. Ces défaillances mènent aux impacts stratégiques négatifs sur la compétitivité et la confiance.
Tableau 2: Diagnostic des Nœuds Systémiques (NMD) entravant la Transformation Numérique
| Nœud Systémique Identifié (NMD) | Manifestation Spécifique dans le Numérique (e-Gouvernance) | Conséquence Analytique (IS/GAR) | Impact Stratégique (Compétitivité & Confiance) |
|---|---|---|---|
| Manque de cohérence verticale/horizontale | Stratégies élaborées en silos (e.g., e-Santé, EdTech non intégrées), pilotage fragmenté de l’ADD. | Dilution des responsabilités, initiatives non convergentes, faible effet de levier sur la productivité (GAR faible). | Frein à la création de plateformes de services intégrées et à l’identité numérique unique. |
| Culture de la conformité/Peu d’initiative | Résistance administrative à la dématérialisation radicale (Loi 55.19), priorité au contrôle a priori. | Maintien de la bureaucratie, numérisation des goulets d’étranglement (pas de transformation). Échec à adopter l’approche PDIA. | Coûts de transaction élevés pour les PME. Maintien d’un climat d’insécurité juridique et administrative, nourrissant l’informel. |
| Capacité limitée de conception/mise en œuvre | Faible capacité de formation (14k/an vs 100k cible), inadéquation formation-emploi, fuite des cerveaux. | Incapacité systémique à délivrer les objectifs quantitatifs de DM 2030 (IS failure). | Ralentissement critique de l’économie digitale. Crise de l’injustice générationnelle (Gen Z) et risque d’instabilité sociale. |
| Illisibilité des modalités de prise de décision | Opacité dans l’octroi d’autorisations numériques, manque d’Open Data effectif. | Déficit de transparence et de redevabilité (Reddition des comptes non appliquée). | Érosion de la confiance citoyenne (Satisfaction 53%). Alimente la perception de privilèges indus (rentes). |
Partie IV : Recommandations Stratégiques pour l’Accélération et la Rupture (Application Prescriptive de l’IS/GAR)
Pour surmonter les défaillances d’implémentation et réaliser l’ambition du NMD et de DM 2030, une rupture dans la méthode est nécessaire. Les recommandations suivantes doivent s’attaquer de front aux nœuds systémiques identifiés en appliquant les principes de l’IS et de la GAR. Il est crucial de passer d’une logique de stratégie en silos à une exécution coordonnée et orientée résultat.
4.1. Refonte Radicale de la Gouvernance et Pilotage Stratégique (IS/GAR)
L’absence de cohérence horizontale nécessite la mise en place d’un mécanisme de pilotage stratégique. Celui-ci doit être doté d’une autorité politique suffisante pour transcender les résistances ministérielles.
Impulsion par le Pacte National et Mécanisme de Suivi
Il est impératif d’utiliser le Pacte National pour le Développement. Ce pacte constitue le « cadre global de cohérence » et doit servir à engager solennellement tous les acteurs du développement (gouvernement, EEP, régions, secteur privé) à respecter les objectifs numériques de DM 2030.
En complément, le NMD recommande la mise en place d’un mécanisme de suivi sous l’autorité directe de Sa Majesté le Roi. Ce mécanisme sera chargé d’impulser les chantiers stratégiques. Sous l’autorité du Chef du Gouvernement, il convient d’institutionnaliser une Unité d’Appui à la Mise en Œuvre (IS Task Force) pour piloter le Numérique. Cette unité aura le mandat d’assurer la coordination transverse, de lever les blocages interministériels (silos), et d’appliquer l’approche d’Adaptation Itérative pour la Résolution de Problèmes (PDIA). Sa mission sera de concevoir et mettre à disposition des instruments méthodologiques pour faciliter la mise en œuvre cohérente et efficace du NMD.
Révision du Mandat de l’ADD et Adressage de la Culture de la Conformité
La CSMD propose la séparation des fonctions de stratégie, d’opération et de régulation dans tous les secteurs. Pour le Numérique, cela implique de clarifier le rôle de l’ADD en le focalisant sur l’opérationnel. Ses missions devraient inclure la standardisation technique, la gestion du Cloud Souverain et le déploiement de l’Identité Numérique Unique, qui sont des priorités de DM 2030. Parallèlement, la régulation (qualité de service, concurrence, mutualisation) doit être renforcée sous l’égide de l’ANRT.
L’adoption de la Gestion par les Résultats (GAR) doit être systématisée en appliquant la Loi Organique des Finances (LOF). Le budget et la progression de carrière des hauts fonctionnaires doivent être directement liés à l’atteinte des KPI numériques (OSI, Taux de satisfaction, respect des délais de la Loi 55.19). Cette approche permettra de substituer la « culture de la performance » à la « culture de la conformité ».
4.2. Déploiement d’une Architecture Administrative Numérique Orientée Citoyen
Accélération de la Loi 55.19 (Transformation vs. Substitution)
Pour rompre avec la bureaucratie, l’e-Gouvernance doit passer de la simple numérisation des formulaires au re-engineering complet des procédures. Il est nécessaire d’appliquer l’approche de simplification massive préconisée par le NMD. Cela signifie remplacer les autorisations complexes par de simples déclarations ou cahiers de charges, réduisant ainsi le pouvoir discrétionnaire des fonctionnaires et le coût de transaction élevé pour les entreprises. Cette réforme exige un pilotage renforcé et non plus seulement déclaratif.
Mutualisation des Infrastructures et Inclusion Territoriale
Afin de réduire la fracture numérique au Maroc, il est crucial d’accélérer le déploiement de l’internet à haut et très haut débit sur l’ensemble du territoire. L’objectif de DM 2030 est de connecter 100% des localités rurales, et cet effort doit être priorisé.
Pour optimiser les coûts et accélérer l’implémentation (IS), il est recommandé de mettre en place un modèle d’utilisation plus efficace des réseaux de fibre optique. Ces réseaux sont détenus par des Établissements et Entreprises Publics (EEP) comme :
- L’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE)
- L’Office National des Chemins de Fer (ONCF)
- La Société Nationale des Autoroutes Du Maroc (ADM)
Ces infrastructures publiques devraient offrir un accès ouvert et réglementé à tous les opérateurs. De plus, il est crucial de mobiliser pleinement le Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT). Son rôle ne doit pas se limiter à garantir la couverture, mais surtout à assurer la qualité de service (un critère de résultat GAR) dans les zones rurales.
Mesure de la Qualité et Restauration de la Confiance
Pour atteindre l’objectif du NMD de 80% de satisfaction citoyenne, la mesure de la qualité doit devenir un outil de gouvernance. Il est essentiel de systématiser la publication des indicateurs de performance via l’Open Data. L’accès à une information fiable et régulière est un levier essentiel de la reddition des comptes.
De plus, il faut encourager la généralisation des plateformes de participation citoyenne numériques, comme Ouchariko.ma. Ces outils permettent d’impliquer la Gen Z et les autres citoyens dans la co-conception des services, renforçant ainsi la démocratie participative et le sentiment d’appartenance.
4.3. Stratégies d’Accélération pour le Capital Humain et l’Économie Digitale
La résolution du Nœud Systémique 3 (capacité limitée) nécessite une intervention rapide et massive dans le secteur du capital humain digital au Maroc et l’écosystème entrepreneurial.
Choc de Formation Digitale pour la Gen Z
Face au déficit criant (14 000 diplômés annuels contre un objectif de 100 000), il est impératif de lancer le « Digital Talent Challenge ». Cette initiative, prioritaire dans DM 2030, doit viser à atteindre rapidement l’objectif de 100 000 talents formés par an.
Ce choc de formation ne peut être réalisé que par des Partenariats Public-Privé (PPP) massifs. Le secteur privé doit être impliqué dans l’élaboration et la certification des contenus de formation pour garantir l’adéquation entre la formation et l’emploi. Par ailleurs, le NMD appelle à développer les filières artistiques, culturelles, et sportives. Combinées à la formation numérique, ces filières favorisent l’épanouissement des jeunes et réduisent les risques socio-politiques liés à la frustration.
Amélioration du Climat d’Affaires Numérique
L’urgence d’adopter un « Startup Act » marocain est confirmée pour structurer et dynamiser l’écosystème. Cette loi doit simplifier l’accès au financement (par exemple, via le Fonds Innov Invest) et adapter la réglementation des changes pour les startups.
De plus, le lancement du Programme national Open Data, prévu dans la feuille de route DM 2030, est un prérequis. Il permettra de stimuler l’innovation, de renforcer la transparence, et de favoriser l’émergence de domaines phares comme la Fintech.
Levée des Barrières Légales pour la Confiance Numérique
Le parachèvement du cadre légal est essentiel pour garantir la confiance numérique des utilisateurs et la souveraineté numérique du Royaume. Il faut accélérer la mise en œuvre des lois sur la cybersécurité, l’administration numérique et la gestion des données personnelles. L’accélération de la mise en place du Cloud Souverain et des Data Centers nationaux (Feuille de route DM 2030) est fondamentale pour renforcer la souveraineté sanitaire et économique du pays, en assurant la résilience face aux chocs futurs.
Conclusion : La Transformation Numérique au Maroc, un Test de la Volonté d’Implémentation du NMD
L’analyse sectorielle démontre que le secteur Numérique au Maroc se trouve à un point d’inflexion critique. D’un côté, les cadres stratégiques, NMD et DM 2030, ont établi une feuille de route claire et des objectifs quantitatifs ambitieux. On peut citer l’OSI à 0.9, la formation de 100 000 talents par an, et une croissance du PIB de +400%. Cependant, de l’autre côté, les résultats intermédiaires mesurés par la GAR révèlent un gap d’implémentation structurel dans l’e-Gouvernance et la formation du capital humain digital au Maroc.
Le retard de la transformation numérique au Maroc est la manifestation la plus visible des « nœuds systémiques » que le NMD se devait de dissoudre. L’application des principes de la Science de l’Implémentation (IS) confirme la causalité directe et systémique entre plusieurs facteurs :
- La culture de la conformité et la gestion en silos au sein de l’administration, qui génèrent une résistance à la simplification radicale prônée par le digital.
- La persistance de la bureaucratie non-résolue, qui impose des coûts de transaction élevés aux entreprises, limitant la compétitivité (Axe 1) et pénalisant l’écosystème de l’innovation.
- L’échec à générer les capacités humaines requises, qui alimente l’inadéquation formation-emploi et exacerbe le sentiment d’injustice générationnelle et la défiance chez la Gen Z.
En somme, l’incapacité à rompre avec la bureaucratie via le digital est un échec d’implémentation qui a un coût triple : économique (compétitivité), institutionnel (faible performance de l’État, 90ème au classement EGDI) et social (crise de confiance citoyenne, risque d’instabilité).
La réalisation de l’ambition nationale dépend désormais d’une rupture organisationnelle urgente. Le succès de « Digital Morocco 2030 » ne repose pas tant sur l’adoption de nouvelles technologies que sur l’implémentation rigoureuse des principes de gouvernance du NMD (IS et GAR). L’État doit passer de la posture de contrôle à celle de régulateur et de facilitateur.
Recommandations Prescriptives (IS/GAR)
Pour transformer les nœuds systémiques en leviers d’accélération, les recommandations suivantes sont formulées :
- Institutionnaliser la fonction de Task Force Numérique (IS) : Doter l’Unité d’Appui à la Mise en Œuvre, rattachée au Chef du Gouvernement, de l’autorité politique nécessaire pour démanteler les silos ministériels et imposer l’alignement sur les chantiers numériques transversaux (Identité Numérique Unique, Cloud Souverain).
- Contractualisation par les Résultats (GAR) : Formaliser l’engagement des parties prenantes (Ministères de tutelle et Agences d’exécution) via des contrats de performance liés aux KPI du digital (OSI 0.9, Satisfaction 80%, Objectifs de formation). Ces contrats doivent prévoir des mécanismes de reddition des comptes clairs et publics (Open Data).
- Priorité à la Formation (Choc de Capacités) : Lancer immédiatement le « Digital Talent Challenge » en Partenariat Public-Privé (PPP) pour atteindre les 100 000 talents formés annuellement, en adaptant les cursus aux besoins émergents (IA, Deep-tech) et en ciblant spécifiquement l’employabilité de la Gen Z.
- Transformation Administrative Radicale : Exiger que la Loi 55.19 soit appliquée pour le re-engineering complet des procédures, en remplaçant les autorisations par des déclarations, afin de sécuriser l’initiative entrepreneuriale et de réduire les coûts de transaction pour les PME.
- Défense de la Compétitivité Numérique : Accélérer l’adoption d’un « Startup Act » pour fournir un cadre réglementaire, fiscal et financier agile aux jeunes entreprises innovantes, avec un objectif de 3 000 startups actives d’ici 2030.
L’accélération de la transformation numérique au Maroc est la véritable mesure de la volonté politique marocaine d’implémenter le Nouveau Modèle de Développement et de transformer son État pour servir efficacement le citoyen et l’économie du futur.
Références
- Rapport Général sur le Nouveau Modèle de Développement : Libérer les Énergies et Réaliser l’Espoir; 2021; Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD); CSMD;
- https://www.csmdes.ma/upload/docs/Rapport%20G%C3%A9n%C3%A9ral%20NMD-Fr.pdf
- United Nations E-Government Survey 2024 (Data for 2023/2024); 2024; Non applicable (Rapport technique); United Nations Department of Economic and Social Affairs (UN DESA);
- (Source pour les données OSI, EGDI et le classement mondial).
- Loi n° 55.19 relative à la simplification des procédures et formalités administratives; 2020; Secrétariat Général du Gouvernement; Bulletin Officiel n° 6866;
- Rapport d’activité de l’Agence de Développement du Digital (ADD); 2024; Agence de Développement du Digital (ADD); Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration;
- https://www.add.gov.ma/fr/pages/rapports-annuels (Source pour le nombre de télé-services, Chikaya.ma et les chiffres d’implémentation de l’e-Gouvernance).
- Synthèse de la Stratégie Nationale « Digital Morocco 2030 » (DM 2030); 2024; Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration; Ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration;
- https://www.mtnra.gov.ma/fr/publication/strategie-digitale-maroc-2030-synth%C3%A8se (Source pour les objectifs +400% PIB Digital, 240 000 emplois et 100 000 diplômés).
- The Worldwide Governance Indicators (WGI) for Morocco; 2023; Non applicable (Base de données); The World Bank Group;
- https://info.worldbank.org/governance/wgi/Home/Reports (Source pour le Government Effectiveness Index et les données de gouvernance).
- Rapport sur la Stratégie et la Compétitivité du Maroc : Les leviers du développement économique; 2023; Bank Al-Maghrib; Études et Recherches;
- https://www.bkam.ma/wps/wcm/connect/10700d80486c8f6186989f07d2c330f8/Rapport-economie-finance.pdf?MOD=AJPERES (Source pour le contexte de la compétitivité des PME et la nécessité d’un choc réglementaire).
- L’Inclusion Financière au Maroc : Bilan et Perspectives (Citée pour l’Open Banking et l’inclusion); 2024; OCP Policy Center (Policy Brief); Policy Center for the New South;
- https://www.policycenter.ma/publications/linclusion-financiere-au-maroc-bilan-et-perspectives (Source pertinente pour l’écosystème FinTech et le contexte réglementaire).
- Rapport sur la fracture numérique et les disparités territoriales au Maroc; 2022; Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE); CESE;
- https://www.cese.ma/fr/nos-travaux/autosaisines/saisine-transformation-numerique-maroc-vecteur-de-developpement-territorial/ (Source pour la fracture numérique et la qualité de service en zone rurale).
- Cybersécurité, Protection des Données Personnelles et Souveraineté Numérique; 2024; Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI); DGSSI;
- https://www.dgssi.gov.ma/fr/publications/ (Source institutionnelle pour les statistiques de cybersécurité et le Cloud Souverain).
- Situation de l’emploi des jeunes au Maroc (Chômage Gen Z); 2024; Haut-Commissariat au Plan (HCP); Haut-Commissariat au Plan (HCP);
- https://www.hcp.ma/Publication-emploi-jeunes_a2354.html (Source fiable pour les chiffres sur le chômage des jeunes diplômés (Gen Z)).
- La Science de l’Implémentation (IS) dans l’action publique : Concepts et Outils (incluant PDIA); 2023; Unité d’Appui à la Mise en Œuvre (Implémentation Task Force); Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE);
- https://www.oecd.org/gov/implementing-public-policies.htm (Source académique/institutionnelle pour les concepts d’IS et de PDIA).



