Ingénierie de l’impact et Nouveau Modèle de Développement au Maroc – Santé
Une feuille de route pour vaincre les maladies non transmissibles
Face à la crise silencieuse : L’appel urgent à l’ingénierie de l’impact au Maroc
Le Maroc, comme le reste du monde, se trouve à un carrefour critique. Malgré des objectifs ambitieux, l’humanité s’éloigne de l’Objectif de Développement Durable 3.4, qui vise à réduire d’un tiers la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles (MNT) d’ici 2030. Le constat est glaçant : près de 75% des décès mondiaux sont aujourd’hui imputables aux MNT, une réalité exacerbée par les répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19, qui a freiné des progrès déjà chancelants (nature.com).
Comment expliquer cet échec collectif ? La réponse n’est pas un manque de savoir-faire, mais un déficit d’exécution flagrant. Les « Best Buys » de l’OMS – 88 interventions coût-efficaces adoptées en 2013 – ont du mal à être déployées ; en 2020, moins d’un tiers des politiques recommandées avaient été pleinement implémentées. L’ambition se heurte souvent à des plans d’action flous, creusant un fossé profond entre la stratégie et l’action sur le terrain.
Le Maroc, comme de nombreux pays, n’échappe pas à cette crise silencieuse. Les MNT (cardio-pathologies, diabète, cancers, maladies respiratoires chroniques) causent 83% des décès dans le pays, dont 24% des décès prématurés (30-70 ans), selon le Ministère de la Santé. Si une stratégie nationale multisectorielle MNT 2019-2029 existe, le Nouveau Modèle de Développement (NMD) au Maroc met en évidence une insuffisance systémique face à cette épidémie qui touche le pays. Un fossé manifeste sépare les aspirations affichées – telle la Charte nationale MNT signée par 11 ministères – de la réalité de leur mise en œuvre.
Comment combler ce fossé et transformer des intentions louables en un impact mesurable ? La réponse réside dans l’ingénierie de l’impact au Maroc, une approche qui ne se contente plus de « savoir ce qu’il faut faire », mais se focalise plutôt sur le « savoir-exécuter ». C’est un impératif pour la santé de la nation et pour son développement futur.
- Face à la crise silencieuse : L’appel urgent à l’ingénierie de l’impact au Maroc
- I. Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc : Un cadre fondateur pour la santé
- II. L’approche DFI : Du global au local, une science de l’exécution pour l’Ingénierie de l’impact au Maroc
- III. Le Maroc face aux MNT : Diagnostic et défis selon le Nouveau Modèle de Développement
- IV. Ingénierie de l’impact au Maroc : Une feuille de route pour l’action
- V. Stratégie d’exécution : Les piliers de l’ingénierie de l’impact au Maroc
- VI. Horizon 2030–2050 : L’ambition d’un Maroc sans MNT
- Conclusion : L’urgence d’agir, la promesse de l’impact
- Décrypter les Implications : Vos Questions, Nos Réponses
- Qu’est-ce qui rend l’approche de l’ingénierie de l’impact si pertinente pour le Maroc face aux MNT ?
- Pourquoi le Nouveau Modèle de Développement (NMD) est-il si important dans cette stratégie contre les maladies non transmissibles ?
- Comment le Maroc peut-il concrètement s’inspirer des exemples internationaux comme Cuba ou l’Inde ?
- Quels sont les principaux défis que le Maroc doit surmonter pour garantir une efficacité d’exécution durable ?
- Comment l’ingénierie de l’impact peut-elle garantir que les citoyens marocains ressentiront réellement les bénéfices de cette stratégie ?
- Les Révélations Essentielles en un Coup d’Œil
- Références
I. Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc : Un cadre fondateur pour la santé
Le NMD : Piliers pour la lutte contre les MNT
Le Maroc dispose d’une feuille de route stratégique sans précédent : le Nouveau Modèle de Développement (NMD). Ce cadre visionnaire positionne la santé au cœur du capital humain. Il met en avant des principes directeurs fondamentaux : la territorialisation, l’équité, l’innovation et la redevabilité. Plus que de simples mots, ces piliers sont les fondations d’une nouvelle ère pour la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT).
La vision du NMD est en phase avec les orientations internationales. Elle exige d’adapter les interventions aux besoins locaux de chaque région. Elle favorise les solutions innovantes et instaure une redevabilité à tous les niveaux de l’action publique.
Même les interventions mondiales les plus performantes ne donnent de résultats que si elles sont efficacement mises en œuvre. Elles doivent tenir compte du contexte, des ressources et de la volonté politique propres à chaque nation (nature.com). Le NMD, par son plaidoyer pour la gouvernance participative et l’innovation, offre le cadre idéal pour adapter les solutions globales au défi marocain des MNT. C’est le socle de toute future Ingénierie de l’impact au Maroc.
Alignement avec la feuille de route mondiale
Cette synergie est d’autant plus pertinente que la feuille de route mondiale de l’OMS (Roadmap 2023–2030) pour les MNT définit trois axes majeurs. Ces axes sont : une meilleure compréhension épidémiologique, la priorisation et l’extension des interventions coût-efficaces, et le renforcement de la collecte de données nationales pour un suivi rigoureux (nature.com).
Ces axes s’alignent parfaitement avec l’esprit du NMD. On y retrouve une connaissance fine des réalités sanitaires territoriales, une focalisation sur des priorités à fort impact, et une culture de la mesure des résultats. Le NMD n’est pas seulement un document. C’est un cadre de gouvernance transversal impliquant la santé, l’éducation et les finances. Il peut accélérer la mise en œuvre de cette feuille de route mondiale au niveau national.
Le NMD exige avant tout la redevabilité et des résultats. C’est précisément ce que la recherche de pointe met en évidence comme la clé du succès contre les MNT : établir des priorités claires avec des cibles mesurables, des plans d’action détaillés et un mécanisme de suivi rigoureux pour garantir la responsabilité des acteurs (nature.com). En alignant le système de suivi et d’évaluation du NMD sur ces impératifs, le Maroc crée un environnement où chaque engagement en santé doit se traduire par des résultats concrets. Le NMD apporte l’impulsion politique et le cadre de gouvernance indispensable pour faire des MNT une véritable priorité d’exécution.
II. L’approche DFI : Du global au local, une science de l’exécution pour l’Ingénierie de l’impact au Maroc
DFI : Une ingénierie de l’exécution
Face à l’urgence des maladies non transmissibles (MNT), le monde ne se contente plus de « savoir quoi faire » : il faut désormais « savoir comment exécuter ». C’est là qu’intervient l’approche Delivery For Impact (DFI), une méthodologie d’exécution développée par l’OMS. Elle permet aux pays d’obtenir des résultats concrets en santé grâce à une planification et une mise en œuvre très efficaces (nature.com).
Qu’est-ce qui rend DFI si puissante ? Elle mise sur la définition d’objectifs précis et l’identification d’indicateurs mesurables. Elle élabore des plans d’exécution détaillés et instaure des routines rigoureuses de suivi et de résolution de problèmes tout au long du cycle de mise en œuvre.
C’est une démarche inspirée des principes de la science de la mise en œuvre et du management par les résultats. Son but : combler le fossé entre le savoir quoi faire et le savoir comment faire sur le terrain. L’Ingénierie de l’impact au Maroc passe nécessairement par l’adoption de cette « science de l’exécution » des politiques de santé.
Adapter les outils mondiaux au contexte local
L’OMS a elle-même expérimenté DFI dans le cadre de sa propre réforme, lançant un « challenge accélérateur de 100 jours » et des ateliers « sprint d’exécution ». Ces initiatives visent à améliorer sa rapidité à passer de la stratégie à l’action (nature.com). Cette culture du sprint et des cycles courts d’amélioration continue fait partie intégrante de DFI. Elle offre une leçon précieuse aux pays membres : la vitesse et l’agilité sont essentielles.
L’essence de DFI est de tirer parti des solutions existantes et des retours d’expérience internationaux pour accélérer la mise en œuvre au niveau local. On ne réinvente pas la roue (nature.com). Il s’agit d’unir le « global » et le « local » : les connaissances et outils mondiaux sont disponibles, mais leur application est adaptée et optimisée pour chaque contexte national ou régional.
Lors des ateliers DFI, les pays et régions partagent leurs défis et élaborent ensemble des solutions sur mesure (nature.com). Le résultat ? Des plans d’exécution contextualisés qui maximisent l’efficacité d’exécution dans chaque environnement spécifique.
DFI diffuse également les meilleures pratiques mondiales en matière de lutte contre les maladies non transmissibles. Elle s’appuie directement sur l’expérience de programmes éprouvés, tels que l’initiative HEARTS de l’OMS pour la prise en charge de l’hypertension (nature.com). En intégrant ces outils techniques éprouvés, DFI permet de déployer rapidement des interventions basées sur des preuves concrètes, tout en les modulant selon les capacités locales. Pour résumer, c’est une véritable science de l’exécution du global au local : le Maroc peut importer ce savoir-faire international et l’intégrer sur son propre terrain grâce à des cycles continus d’action, d’apprentissage et d’ajustement.
III. Le Maroc face aux MNT : Diagnostic et défis selon le Nouveau Modèle de Développement
L’urgence épidémiologique et les disparités territoriales
Le Maroc est confronté à une réalité épidémiologique alarmante : une urgence sanitaire et socio-économique majeure. Avec 83% des décès attribuables aux MNT (lematin.ma), le pays supporte un fardeau colossal. Ce fardeau affecte la qualité de vie, la productivité et les dépenses de santé.
Une analyse menée dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement au Maroc a révélé des disparités territoriales flagrantes. On observe notamment une prévalence élevée de l’hypertension et du diabète, même en zones rurales. Le poids croissant des facteurs de risque (alimentation déséquilibrée, sédentarité, pollution) risque de provoquer une augmentation majeure des complications (infarctus, AVC, insuffisances rénales) dans les années à venir. Cela sape l’ambition marocaine de développement humain.
Faiblesses structurelles et déficit d’exécution
Le diagnostic du NMD met en lumière plusieurs faiblesses structurelles qui freinent l’Ingénierie de l’impact au Maroc et la lutte contre les maladies non transmissibles. Premièrement, la fragmentation des soins et un déficit de suivi : les patients chroniques se trouvent perdus faute de parcours coordonné. Les registres de maladies sont encore à leurs débuts.
Deuxièmement, un déficit d’exécution des politiques publiques persiste historiquement : les plans se sont multipliés sans toujours assurer une mise en œuvre effective sur le terrain. Comme souvent, les approches sont restées trop générales et peu réactives, poursuivant des objectifs vagues sans s’adapter dynamiquement aux réalités locales (nature.com). Le résultat ? Un écart préoccupant entre l’ambition affichée et l’impact réel, avec des programmes prometteurs sur le papier mais des résultats limités. (Lien interne : En savoir plus sur la réforme du système de santé au Maroc).
Enjeux de gouvernance et de ressources humaines
Les enjeux de gouvernance et de ressources sont également cruciaux. Le NMD souligne la nécessité d’une gouvernance renforcée et de ressources adéquates. La multiplicité des acteurs (ministères, collectivités locales, secteur privé) exige une coordination multisectorielle plus efficace, ce qui rend pertinente la Charte nationale MNT qui implique 17 partenaires (lematin.ma).
De plus, le financement de la santé reste limité, avec une part dédiée à la prévention et à la gestion des MNT encore insuffisante face à leur poids. Enfin, la pénurie relative en ressources humaines spécialisées (oncologues, cardiologues, diabétologues) et la capacité limitée des soins de premier niveau représentent des obstacles majeurs.
Ce diagnostic NMD est un appel clair à refonder notre approche : il faut passer d’une logique de moyens (lois, stratégies) à une logique de résultats mesurables sur le terrain. C’est précisément le défi que l’Ingénierie de l’impact au Maroc se propose de relever, en capitalisant sur les enseignements internationaux pour une véritable maximisation de l’impact.
IV. Ingénierie de l’impact au Maroc : Une feuille de route pour l’action
Planification stratégique et approche par phases
L’ambition est claire : le Maroc doit inverser la courbe de progression des MNT. Pour y parvenir, l’Ingénierie de l’impact au Maroc doit se concrétiser par une feuille de route nationale claire et focalisée, inspirée des succès internationaux.
Il est d’abord essentiel d’élaborer un plan d’action national focalisé. À l’image du CVD Roadmap développé par le Kirghizistan en 2017, ce plan définirait un parcours de soins unifié pour les maladies cardiovasculaires (et les MNT majeures). Il se baserait sur les données locales et fixerait des cibles précises pour chaque horizon temporel (nature.com).
Un volet court terme (1–2 ans) pourrait viser l’amélioration des soins d’hypertension et de diabète dans des zones pilotes. Le moyen terme (3–5 ans) permettrait l’extension progressive à l’échelle nationale. Le long terme (10+ ans) viserait l’intégration complète des services MNT. Cette planification graduée, alignée sur les principes du Nouveau Modèle de Développement au Maroc, assurerait une transformation systémique et une efficacité d’exécution (nature.com).
Concentrer les efforts sur l’hypertension
Il est impératif de concentrer les efforts sur des interventions à fort impact. La feuille de route doit établir des priorités nationales en se focalisant sur les MNT pour lesquelles des gains rapides sont possibles. L’hypertension artérielle (HTA) est un candidat idéal.
Ce « tueur silencieux » est très prévalent. Pourtant, sa prise en charge standardisée peut rapidement produire des résultats (réduction des AVC, etc.). Le Maroc pourrait lancer une initiative nationale de contrôle de l’HTA. Il pourrait la positionner comme le projet-phare de l’Ingénierie de l’impact au Maroc dans le domaine de la santé.
Cette initiative s’alignerait sur HEARTS, le package technique éprouvé de l’OMS pour la gestion de l’hypertension en soins primaires (nature.com). Concrètement, cela implique de déployer un protocole de traitement standardisé, d’assurer un approvisionnement régulier en médicaments essentiels, et de mettre en place un système de suivi rigoureux. Cette approche servirait de laboratoire d’implémentation, créant un modèle reproductible pour d’autres maladies chroniques.
Plutôt qu’une généralisation immédiate, la stratégie gagnante observée ailleurs consiste en un déploiement par phases. Cuba, par exemple, a introduit HEARTS en 2016 sur un site pilote avant d’étendre progressivement à 451 polycliniques début 2023 (nature.com). L’Inde, avec son Hypertension Control Initiative, a atteint 5,8 millions de patients enrôlés en 2023 après un démarrage modeste (nature.com). Ces approches permettent de tester, d’apprendre et d’ajuster. Pour le Maroc, une phase pilote (par ex. Région de Fès-Meknès) doit être lancée. Elle permettra de mettre en œuvre HEARTS, évaluer les résultats et affiner le modèle. Suivra une montée en charge progressive jusqu’à la généralisation nationale à l’horizon 2030.
Mesure des résultats et digitalisation
L’Ingénierie de l’impact au Maroc exige d’établir des jalons mesurables et un suivi rapproché. L’initiative mondiale de l’OMS en 2023 a fixé l’objectif d’augmenter de 50% le nombre de personnes traitées pour l’hypertension en un an (nature.com). Le Maroc peut se doter de cibles intermédiaires ambitieuses.
Celles-ci seraient suivies par des revues trimestrielles pour analyser les données, identifier les obstacles et apporter rapidement des correctifs (nature.com). Ce processus itératif de « test-apprentissage-correction », soutenu par des données en temps quasi réel, assure que la feuille de route évolue constamment. L’approche DFI a démontré son efficacité. La maximisation de l’impact exige ce mécanisme de retour d’information rapide et continu.
Enfin, des infrastructures de données et une digitalisation robustes sont indispensables. Cuba a déployé un registre national de l’hypertension en parallèle à l’extension de HEARTS, enregistrant plus de 2 millions de patients (nature.com). Le Maroc doit développer un registre national des MNT (commençant par l’HTA), connecté aux systèmes d’information sanitaire.
Il permettra un suivi longitudinal, le rappel des patients perdus de vue et la création de tableaux de bord pour les décideurs. La digitalisation (dossier médical électronique, télésuivi) améliorera l’accès et l’adhésion. Ces données sont essentielles à la démarche de redevabilité. Elles offrent la base concrète pour évaluer les progrès et justifier les ajustements de politique ou de ressources en temps voulu. C’est ainsi que l’Ingénierie de l’impact au Maroc ancrera l’action dans la réalité des faits.
V. Stratégie d’exécution : Les piliers de l’ingénierie de l’impact au Maroc
L’ingénierie de l’impact au Maroc ne se limite pas à une feuille de route. Au contraire, elle exige des changements structurels et opérationnels profonds pour soutenir cette vision et garantir la durabilité de son impact. Quels sont les leviers systémiques que le Maroc doit impérativement activer ?
Levier 1 : Capacité institutionnelle et gouvernance partagée
Pour concrétiser la lutte contre les maladies non transmissibles, le Maroc doit mettre en place un cadre de pilotage solide. Cela implique l’établissement d’un Comité national MNT chargé de la coordination stratégique.
Ce comité doit être dirigé par le Ministère de la Santé. Néanmoins, la participation essentielle du Ministère de l’Intérieur est requise pour l’aspect territorial, ainsi que d’autres secteurs concernés. Par ailleurs, il faut créer des comités régionaux pour une mise en œuvre locale efficace.
Cette structure multisectorielle s’appuie sur l’engagement formel déjà pris par divers ministères via la Charte nationale MNT (lematin.ma). Ainsi, elle garantit un alignement intersectoriel (santé, agriculture, éducation) et la cohérence des actions, du national au local.
Renforcer la capacité institutionnelle signifie également fournir à ces instances les ressources humaines et techniques nécessaires pour planifier, exécuter et suivre les interventions.
L’expérience internationale confirme qu’une coordination intersectorielle efficace et des procédures standardisées de gestion et d’évaluation sont essentielles pour la mise en œuvre des interventions MNT (nature.com). C’est pourquoi le Maroc doit investir dans ce « capital institutionnel ». Il doit clarifier les rôles, former les cadres au management par résultats et mettre en place des mécanismes de redevabilité entre les échelons central et régional. C’est l’essence même de l’efficacité d’exécution.
Levier 2 : Ressources humaines et formation
Combler le déficit d’exécution exigera inévitablement le renforcement des compétences sur le terrain. Cela inclut la formation continue des professionnels de santé (médecins généralistes, infirmiers, agents de santé communautaires) aux protocoles de prise en charge des MNT.
Il est crucial de diffuser largement les guides de traitement standardisés (HEARTS pour l’HTA, protocoles diabète) et d’organiser des sessions de formation pratique. L’introduction d’équipes pluridisciplinaires (médecin, infirmier, nutritionniste) en soins de santé primaires permettrait d’améliorer l’approche centrée sur le patient et la continuité des soins. Cette approche est d’ailleurs recommandée dans la feuille de route kirghize (nature.com).
En outre, il sera nécessaire de recruter et/ou redéployer suffisamment de professionnels pour couvrir l’ensemble du territoire. Il faut améliorer la répartition des spécialistes en province. De même, il faut inciter les jeunes médecins à s’orienter vers la médecine de famille et la prévention des MNT. Des formations continues (e-learning, ateliers trimestriels DFI) permettront d’ancrer une culture d’amélioration continue et d’échange des bonnes pratiques.
Levier 3 : Chaîne d’approvisionnement et accès aux médicaments
Aucune stratégie de lutte contre les maladies non transmissibles ne peut réussir sans garantir la disponibilité des médicaments et équipements essentiels. Par conséquent, il est crucial de fiabiliser la chaîne d’approvisionnement en antihypertenseurs, antidiabétiques, insulinothérapie, etc.
Le Maroc peut s’inspirer de l’initiative indienne. Il peut ainsi déployer des outils de prévision des besoins, renforcer les protocoles d’achat et les stocks de sécurité. Il est également vital d’améliorer la distribution jusqu’aux centres de santé périphériques (nature.com).
En Inde, cette approche a permis de réduire significativement le problème des ruptures de stock. Grâce à l’appui technique de l’OMS, plus de 70% des établissements disposaient d’au moins un mois de stock de médicaments antihypertenseurs en 2020 (nature.com).
Le Maroc doit viser un taux élevé de disponibilité continue des médicaments MNT. Pour cela, il faut les intégrer à la liste nationale d’approvisionnement prioritaire et utiliser les outils numériques de gestion des stocks.
Parallèlement, l’accessibilité financière doit être garantie. L’intégration des médicaments MNT essentiels dans la couverture de l’Assurance Maladie Universelle (AMU) est essentielle. Enfin, la recherche de financements innovants (taxes sur tabac/sucre) est un levier clé pour un accès équitable, contribuant à la maximisation de l’impact.
Levier 4 : Systèmes d’information, données et suivi-évaluation
Le pilotage par les données est un facteur clé essentiel pour l’ingénierie de l’impact au Maroc. Il faut déployer un système de suivi-évaluation en temps réel des progrès du plan MNT.
Cela implique la modernisation des systèmes d’information de santé. Le but est de collecter systématiquement les indicateurs clés (taux de contrôle, complications évitées) et les consolider au niveau national.
Des tableaux de bord dynamiques (inspirés des country dashboards de l’OMS) permettront de visualiser les avancées par région et par établissement (nature.com). Ces outils de suivi des données permettront aux décideurs d’identifier rapidement les blocages et d’agir en conséquence.
Au-delà des chiffres, le Maroc devrait institutionnaliser des revues régulières de performance (trimestrielles ou semestrielles). Lors de ces revues, les responsables locaux présenteront les résultats et proposeront des plans d’action correctifs. C’est une pratique centrale de l’approche DFI (nature.com).
Enfin, une évaluation indépendante à mi-parcours et à terme mesurera l’impact réel sur la santé de la population. Elle guidera également les futures orientations stratégiques.
Levier 5 : Financement pérenne et partenariats
Soutenir structurellement la lutte contre les maladies non transmissibles exige un engagement financier durable. Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc propose des mesures pour améliorer le financement de la santé. Ces mesures devront être orientées en priorité vers les MNT (augmentation progressive du budget santé, nouvelles sources dédiées).
L’exemple du Kirghizistan rappelle qu’un plan ambitieux n’aboutit que s’il est soutenu par des mécanismes de financement durable (nature.com). Il s’agit d’assurer des ressources annuelles suffisantes sur la décennie à venir.
En parallèle, le Maroc peut tirer profit des partenariats internationaux. L’OMS, avec son approche DFI, offre un appui technique précieux et pourrait accompagner le pays (nature.com).
Des partenaires comme la Banque Mondiale, l’AFD ou le Fonds mondial peuvent co-investir dans le cadre d’un plan d’investissement national MNT. L’alignement de ces partenaires sur les priorités du NMD – à travers une plateforme de coordination des bailleurs – garantira que chaque dirham dépensé contribue au meilleur retour sur investissement en santé.
Rappelons que les interventions de prévention et de prise en charge précoce des MNT sont parmi les plus rentables (nature.com). Investir maintenant dans l’ingénierie de l’impact au Maroc, c’est générer des économies futures importantes et préserver la productivité nationale.
VI. Horizon 2030–2050 : L’ambition d’un Maroc sans MNT
L’heure n’est plus à la simple réaction, mais à la vision d’un avenir audacieux pour la santé du Maroc.
Objectif 2030 – Tenir l’engagement des ODD
Le Maroc s’est engagé, aux côtés de la communauté internationale, à atteindre l’Objectif de Développement Durable 3.4 d’ici 2030. Cela signifie réduire d’un tiers la mortalité prématurée due aux MNT (par rapport à 2015).
La feuille de route d’ingénierie de l’impact au Maroc vise précisément à remettre le pays sur cette trajectoire essentielle. Les analyses mondiales montrent que l’atteinte de l’ODD 3.4 est réalisable pour presque toutes les nations (nature.com).
Cependant, une condition s’impose : accélérer la mise en œuvre et l’adapter au contexte local. En d’autres termes, ce n’est pas le quoi qui fait défaut, car les interventions efficaces sont connues, mais le comment.
En appliquant avec détermination les principes de priorisation, d’exécution rigoureuse et de suivi continu, le Maroc peut inverser cette tendance préoccupante. D’ici 2030, en effet, le Maroc pourrait observer une baisse significative de la mortalité prématurée due aux MNT. Ceci serait notablement visible par la réduction des décès cardio-vasculaires et des complications du diabète. Ainsi, des milliers de vies seraient sauvées chaque année, améliorant radicalement l’espérance de vie en bonne santé.
Vision 2050 – Vaincre réellement le fléau des MNT
Au-delà de l’horizon 2030, le Maroc doit se projeter vers une vision encore plus ambitieuse pour 2050. Les experts internationaux estiment qu’une réduction de 50% de la mortalité prématurée toutes causes confondues d’ici 2050 est envisageable en s’attaquant de front aux principaux groupes de MNT (nature.com).
Pour le Maroc, cela signifierait qu’une personne de 30 ans en 2050 aurait deux fois moins de risques de mourir avant 70 ans qu’aujourd’hui. C’est une transformation radicale de la santé publique.
Atteindre ce niveau impliquerait de contrôler l’épidémie d’obésité et de diabète. De plus, il faudrait consolider les progrès réalisés concernant l’HTA. Il serait aussi nécessaire de réduire drastiquement le tabagisme et autres facteurs de risque. Enfin, il faudrait garantir un dépistage et une prise en charge précoce des cancers.
La feuille de route actuelle devra évoluer en un véritable plan générationnel qui couvrira les décennies 2030-2050. Cela nécessitera une durabilité sur 25 ans. Il faudra ancrer les réformes pour qu’elles survivent aux changements de gouvernance. De plus, il faudra former la prochaine génération de soignants et de gestionnaires de santé. Surtout, il faudra maintenir l’effort financier.
L’horizon 2050 est un objectif stratégique majeur. Il doit inspirer l’action présente. Chaque jalon atteint en 2025, 2030 ou 2040 sera un pas décisif vers cette vision d’une transition sanitaire réussie où les MNT seront enfin sous contrôle. C’est la promesse d’un modèle de développement au Maroc véritablement inclusif et humain.
Leadership et engagement international
L’année 2025 sera l’occasion pour les pays d’annoncer des engagements concrets et ciblés (nature.com). Le Maroc pourrait saisir cette tribune pour se positionner en leader régional de la lutte contre les maladies non transmissibles.
Pour cela, il peut partager sa feuille de route d’ingénierie de l’impact au Maroc. Il devrait aussi s’engager sur des cibles intermédiaires claires (par ex. « d’ici 2030, le pays aura traité X% de ses hypertendus et réduit de Y% la mortalité cardio-vasculaire »).
Un tel positionnement renforcerait la crédibilité du Maroc sur la scène internationale. De plus, il pourrait attirer davantage de soutien technique et financier.
Simultanément, cette vision ambitieuse aura un effet mobilisateur en interne. En projetant la population et les décideurs vers un avenir où les MNT ne sont plus une fatalité, elle créera un élan collectif et une responsabilisation de tous les acteurs autour de cet horizon commun.
Conclusion : L’urgence d’agir, la promesse de l’impact
Vaincre les maladies non transmissibles au Maroc n’est pas une quête de découvertes médicales futuristes. C’est plutôt la simple exigence d’une exécution efficiente de ce qui est déjà maîtrisé. Le pays dispose d’un cadre visionnaire avec le Nouveau Modèle de Développement. Il peut donc s’appuyer sur l’ingénierie de l’impact – à travers l’approche DFI – pour traduire ses ambitions en actions tangibles.
Les exemples probants de Cuba, de l’Inde et du Kirghizistan illustrent des avancées spectaculaires à portée de main en quelques années seulement (nature.com). Toutefois, cela n’est possible qu’à condition que la volonté politique, le financement adéquat et une focalisation rigoureuse sur l’exécution et l’impact soient au rendez-vous. Par conséquent, il est temps de passer à l’action.
Il faut définir les priorités avec audace, mobiliser toutes les ressources disponibles et responsabiliser chaque niveau d’acteur. De surcroît, il est essentiel d' »apprendre en faisant » pour affiner constamment les interventions.
En forgeant cette alliance stratégique entre le modèle de développement au Maroc et l’ingénierie de l’impact, le Royaume a l’opportunité historique de surpasser les attentes. Il peut s’ériger en modèle régional dans la lutte contre les maladies non transmissibles. Le défi est immense, certes, mais les bénéfices le sont tout autant. C’est-à-dire des milliers de vies sauvées d’ici 2030, des familles protégées des conséquences des maladies chroniques évitables, et à terme, une population en meilleure santé. C’est le moteur indispensable d’un développement durable et inclusif.
Avec courage, engagement et une rigueur inébranlable dans l’exécution, le Maroc peut écrire une nouvelle page de santé publique où les maladies non transmissibles ne seront plus une fatalité. C’est une promesse de vie, de prospérité et de dignité pour les générations à venir.
Décrypter les Implications : Vos Questions, Nos Réponses
Qu’est-ce qui rend l’approche de l’ingénierie de l’impact si pertinente pour le Maroc face aux MNT ?
L’ingénierie de l’impact au Maroc est cruciale. Elle s’attaque à la lacune fondamentale de l’exécution, plutôt qu’à la connaissance des solutions. Le Maroc dispose déjà de stratégies et de plans ambitieux contre les MNT. Cependant, comme de nombreux pays, il bute sur la mise en œuvre effective. L’approche DFI (Delivery For Impact) fournit la méthodologie concrète pour transformer ces plans en actions mesurables. Pour cela, elle se concentre sur des objectifs précis, des indicateurs clairs, et un suivi-évaluation rigoureux. En d’autres termes, elle offre la méthode pour passer du « savoir quoi faire » au « savoir comment faire avec succès ».
Pourquoi le Nouveau Modèle de Développement (NMD) est-il si important dans cette stratégie contre les maladies non transmissibles ?
Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc est bien plus qu’un simple cadre économique. Il est en réalité un levier de transformation sociétale. En plaçant la santé au cœur du capital humain et en insistant sur la territorialisation, l’équité, l’innovation et la redevabilité, le NMD constitue le socle politique et de gouvernance indispensable. Il crée l’environnement propice où l’ingénierie de l’impact peut s’épanouir. De surcroît, il exige des résultats mesurables et une coordination multisectorielle essentielle pour une lutte contre les maladies non transmissibles efficace. Sans l’impulsion du NMD, les efforts risqueraient de rester fragmentés et sans la force d’impact nécessaire.
Comment le Maroc peut-il concrètement s’inspirer des exemples internationaux comme Cuba ou l’Inde ?
Le succès de Cuba avec HEARTS et de l’Inde contre l’hypertension réside dans une approche pragmatique : « commencer petit, puis étendre ». Ainsi, au lieu de tout faire partout en même temps, le Maroc peut lancer des phases pilotes d’ingénierie de l’impact (par exemple, pour la gestion de l’hypertension dans une région spécifique). Il doit apprendre, ajuster le modèle, puis étendre progressivement. Ces exemples montrent l’importance d’un déploiement phasé. Ils soulignent aussi la focalisation sur des interventions à fort impact (comme l’HTA), la formation continue du personnel et la mise en place de systèmes de données robustes pour suivre les progrès et assurer la maximisation de l’impact.
Quels sont les principaux défis que le Maroc doit surmonter pour garantir une efficacité d’exécution durable ?
Les principaux défis pour l’efficacité d’exécution au Maroc comprennent le renforcement des capacités institutionnelles (coordination intersectorielle, formation des cadres). On note également la fiabilisation d’une chaîne d’approvisionnement pour les médicaments essentiels. De plus, l’investissement massif dans des systèmes d’information et de suivi-évaluation performants est nécessaire. Le financement pérenne est par ailleurs un enjeu majeur. Il nécessite des sources dédiées et des partenariats stratégiques. Enfin, la résistance au changement et la nécessité d’ancrer une véritable culture de la redevabilité et de l’amélioration continue constituent des obstacles culturels et managériaux qu’il faudra activement surmonter.
Comment l’ingénierie de l’impact peut-elle garantir que les citoyens marocains ressentiront réellement les bénéfices de cette stratégie ?
L’ingénierie de l’impact au Maroc est intrinsèquement orientée vers le citoyen. En effet, en se focalisant sur des interventions à fort impact, mesurables et adaptées localement, elle vise directement la réduction de la mortalité prématurée et l’amélioration de la qualité de vie. Le déploiement de protocoles de traitement standardisés, l’accès garanti aux médicaments essentiels, le suivi longitudinal des patients via la digitalisation, et la formation de personnel de santé compétent sont des actions concrètes. Toutes ces actions se traduiront par une meilleure prise en charge, moins de complications et une espérance de vie en bonne santé accrue. Le citoyen verra les bénéfices non pas dans des statistiques abstraites, mais dans la réalité de sa vie quotidienne et celle de sa famille.
Les Révélations Essentielles en un Coup d’Œil
- L’exécution est le maillon faible : La lutte contre les maladies non transmissibles souffre moins d’un manque de stratégies que d’un grave déficit dans leur mise en œuvre. Le « savoir-faire » doit devenir un « savoir-exécuter ».
- Le NMD comme catalyseur unique : Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc fournit le cadre politique et de gouvernance idéal. Ses principes de territorialisation, équité, innovation et redevabilité transforment les intentions en impact concret.
- L’approche DFI, une science éprouvée : L’ingénierie de l’impact reposant sur l’approche DFI de l’OMS est la méthodologie pour combler le fossé. Elle se concentre sur des objectifs précis, des indicateurs mesurables et un suivi-évaluation rigoureux.
- Priorité à l’hypertension : Focaliser l’ingénierie de l’impact au Maroc sur l’hypertension artérielle (HTA) via l’initiative HEARTS représente une « quick win » à fort potentiel. C’est un modèle reproductible pour d’autres MNT.
- Le Maroc, un leader potentiel : En adoptant ces principes et en s’engageant sur des cibles ambitieuses pour 2030 et 2050, le Maroc a l’opportunité de devenir un modèle régional en matière de maximisation de l’impact en santé publique.
Références
The NCD Implementation Roadmap 2023–2030 for the Global Action Plan for the Prevention and Control of NCDs 2013–2030; 2023; Non applicable (Document technique); Organisation Mondiale de la Santé (OMS);
Le Nouveau Modèle de Développement : Libérer les Énergies et Réaliser l’Espoir; 2021; Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD); CSMD;
Implementation playbook: delivering impact for health; 2024 (dernière mise à jour); Non applicable (Rapport technique); Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – Département Delivery for Impact (DFI);
Global Action Plan for the Prevention and Control of NCDs 2013-2020: Report by the Director-General (données sur l’implémentation des « Best Buys » 2020); 2021; Non applicable (Rapport du Secrétariat); Organisation Mondiale de la Santé (OMS);
Les maladies non transmissibles à l’origine de plus de 80% des décès au Maroc (Citée pour les chiffres 83% et 24% du Ministère de la Santé); 2024; Non applicable (Article de presse citant la source primaire); L’Information.ma;
WHO HEARTS technical package for cardiovascular disease management in primary health care; 2018; Non applicable (Document technique); Organisation Mondiale de la Santé (OMS);
A service framework and roadmap for the development of care systems for heart attack and stroke in Kyrgyzstan; 2019; Non applicable (Rapport technique); Organisation Mondiale de la Santé (OMS – Bureau régional pour l’Europe);
India Hypertension Control Initiative – a patient-centred approach to control hypertension at the Primary care level; 2022; Non applicable (Rapport d’étude de cas pays); Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – WHO Results Report 2020-MTR;
Burden of hypertension and associated risks for cardiovascular mortality in Cuba: a prospective cohort study; 2019; Ordunez, J., van Schayck, F. N. J., Rodriguez, J. P., et al.; The Lancet Public Health;

