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Le Maroc à deux vitesses : l’inégalité d’accès aux infrastructures est le frein le plus physique à la croissance nationale.

Carte de la Honte : L'Inégalité d'Accès aux Infrastructures Qui Coûte des Milliards au Maroc de l'Intérieur.

Introduction

La Fracture Territoriale au Maroc n’est pas une métaphore abstraite. C’est une réalité vécue, tangible, presque charnelle pour des millions de Marocains qui habitent loin de la façade atlantique. Tandis que les grandes métropoles côtières — Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir — concentrent la majorité des investissements, des infrastructures modernes et des emplois qualifiés, le Maroc de l’intérieur vit encore au rythme d’un développement inégal, souvent différé, parfois oublié.

Cette inégalité d’accès aux infrastructures de base — routes, ports, aéroports, zones logistiques — agit comme une fracture invisible mais profonde, séparant deux vitesses d’un même pays. D’un côté, un Maroc connecté, tourné vers les échanges mondiaux, où la croissance s’incarne dans les zones industrielles, les smart ports et les autoroutes du commerce. De l’autre, un Maroc enclavé, où les distances se mesurent en heures perdues et en opportunités manquées, où l’absence d’infrastructures freine tout : l’éducation, la santé, l’emploi, et jusqu’à la confiance dans l’État.

Le coût de cette fracture territoriale est colossal. Il se traduit en points de PIB perdus, en exode des jeunes, en découragement social et en déséquilibres politiques. Un pays qui se rêve émergent ne peut pas prospérer durablement sur un socle à deux vitesses. La Fracture Territoriale du Maroc n’est donc pas seulement une question d’équité régionale ; c’est une question de sécurité nationale, de cohésion sociale et de souveraineté économique.

Aujourd’hui, la stratégie royale d’aménagement du territoire — avec la régionalisation avancée, le désenclavement des zones montagneuses et sahariennes, et la montée en puissance des corridors économiques — offre une chance historique de refermer cette plaie. Mais encore faut-il que les politiques publiques suivent, que les investissements s’équilibrent et que la voix du Maroc intérieur ne soit plus un écho lointain, mais le cœur battant d’un développement partagé.

Infrastructures et Inégalités : La Stratégie Marocaine Accélère-t-elle la Fracture Territoriale ?

Le Maroc, avec sa façade atlantique dynamique et ses villes côtières en effervescence, projette une image de modernité et de développement rapide. Des infrastructures flambant neuves, des ports de dimension internationale et des autoroutes sillonnant le littoral témoignent d’une ambition nationale indéniable. Pourtant, derrière cette vitrine rutilante, se profile une réalité plus nuancée : la persistante Fracture Territoriale Maroc. Une divergence de trajectoires entre un « Maroc utile » qui capte l’essentiel des investissements et un « Maroc profond » qui lutte pour trouver sa place. Et si, malgré des intentions louables et des budgets colossaux, notre stratégie d’infrastructures, telle qu’elle est actuellement déployée, était en train d’accentuer involontairement cette fracture, créant un pays à deux vitesses loin des idéaux de cohésion ?

Cette question est au cœur de notre analyse. Nous ne nous contenterons pas d’observer les succès manifestes, mais nous plongerons dans les données et les dynamiques sous-jacentes pour révéler comment les choix d’infrastructures, censés être des leviers d’équité, peuvent paradoxalement devenir des amplificateurs d’inégalités régionales Maroc. La perception commune d’un développement équilibré et d’une convergence progressive est sur le point d’être sérieusement remise en question.

Le Rêve d’un Maroc Connecté : Ambitions et Réalisations Visibles

Depuis des décennies, le Royaume du Maroc a investi massivement dans ses infrastructures, porté par une vision royale forte et la conviction que la connectivité est la clé de la prospérité. L’objectif a toujours été clair : désenclaver les régions, stimuler l’économie et renforcer la cohésion territoriale Maroc. Cette ambition a été réitérée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans son discours du 30 juillet 2025, soulignant l’urgence de mobiliser toutes les régions dans un esprit d’équité et de solidarité pour un développement durable.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis l’an 2000, plus de 75 milliards de dirhams ont été injectés dans le désenclavement rural, résultant en la construction de plus de 20 000 kilomètres de routes rurales. Le Ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau a été un acteur central de cette modernisation infrastructures Maroc, avec des projets qui ont transformé le paysage, facilitant le mouvement des personnes et des marchandises. Ces efforts s’inscrivent pleinement dans les objectifs du Nouveau Modèle de Développement (NMD), qui vise explicitement à réduire les disparités territoriales Maroc et à promouvoir une croissance inclusive.

La volonté politique est donc forte, les investissements substantiels, et les réalisations sont concrètes. Le Maroc s’est doté d’un réseau autoroutier performant, de ports de calibre mondial à Tanger Med et Casablanca, et d’aéroports modernisés. Tout concourt à forger l’image d’une nation résolument tournée vers l’avenir, où chaque citoyen, quelle que soit sa région d’origine, devrait bénéficier des fruits du développement. Le lecteur doit prendre conscience de l’ampleur de ces investissements et de cette volonté politique de désenclaver et de connecter toutes les régions, jetant les bases d’un développement équilibré Maroc.

Maroc à Deux Vitesses : Les Chiffres Implacables de la Disparité Territoriale

Malgré ces efforts louables, une analyse approfondie des données économiques et sociales révèle une réalité plus contrastée : celle d’un « Maroc à deux vitesses » où la Fracture Territoriale Maroc s’élargit inexorablement. Les rapports récents du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sont particulièrement éloquents. Les comptes régionaux de 2023 confirment que l’écart absolu moyen entre le PIB régional et la moyenne nationale est passé de 73,3 milliards de dirhams en 2022 à 83 milliards en 2023. Cette augmentation de l’écart met en lumière des inégalités régionales Maroc persistantes et même grandissantes.

Alors que la croissance nationale du PIB s’établissait à 3,7% en 2023, certaines régions côtières comme Dakhla-Oued Ed Dahab ont enregistré une croissance spectaculaire de +10,1%, et Fès-Meknès (+8,9%) a également surperformé. En revanche, plusieurs régions intérieures stagnent ou régressent, subissant de plein fouet les challenges économiques regions Maroc. Les zones urbaines ont créé 113 000 emplois au deuxième trimestre 2025, tandis que le milieu rural a perdu 107 000 postes de travail sur la même période. C’est un exode silencieux, mais massif, de la main-d’œuvre rurale vers les centres urbains, souvent côtiers, à la recherche d’opportunités qui font défaut localement.

Ces disparités territoriales Maroc ne se limitent pas à l’économie. Elles touchent le capital humain et social. Près de 58% des jeunes de 15 à 29 ans vivent hors des grands centres urbains, mais ces zones ne concentrent que moins de 28% des infrastructures de formation, d’emploi, de culture et de santé destinées à cette tranche d’âge. Ces chiffres révèlent une sous-dotation structurelle du Maroc intérieur, limitant drastiquement les perspectives d’avenir pour une partie significative de sa jeunesse. Le lecteur doit prendre conscience de la réalité d’un « Maroc à deux vitesses » où les disparités économiques et sociales entre les régions s’accentuent, malgré les intentions affichées.

Au-delà des Routes : Pourquoi les Infrastructures Ne Suffisent Pas Toujours

La perception tenace est que l’investissement dans les routes est la panacée au désenclavement. Pourtant, l’expérience marocaine révèle que le simple déploiement de kilomètres de bitume, bien que nécessaire, ne suffit pas à combler la Fracture Territoriale Maroc. Le problème réside moins dans le manque de routes en soi, que dans la nature et la concentration des infrastructures stratégiques.

Les régions intérieures souffrent d’un déficit marqué non seulement en routes de qualité, mais surtout en infrastructures Maroc intérieur d’une importance capitale pour le développement économique : ports, aéroports, et hubs logistiques modernes. Les investissements privés, moteurs essentiels de la croissance, restent massivement concentrés sur la façade atlantique, notamment à Casablanca et Tanger, et dans une moindre mesure Nador. Cette concentration transforme ces villes en véritables aspirateurs de ressources et d’opportunités, drainant la jeunesse et les talents des zones reculées.

Parallèlement, l’économie rurale, souvent dominée par l’agriculture, est durement frappée par la sécheresse persistante, aggravant les challenges économiques regions Maroc. Or, ces régions intérieures manquent cruellement d’un tissu industriel ou de services diversifié qui pourrait compenser les aléas climatiques. L’absence d’infrastructures dédiées à la jeunesse – écoles de formation professionnelle, universités, centres culturels – perpétue un cycle où le capital humain local ne peut se développer pleinement. Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a maintes fois souligné ces déséquilibres, insistant sur le fait que la connectivité physique doit s’accompagner d’une connectivité économique et sociale pour être réellement transformatrice. Le lecteur doit comprendre que la fracture est multifactorielle et que le simple fait de construire des routes ne suffit pas sans une stratégie d’investissement plus holistique et équilibrée, notamment pour le « Maroc profond ».

La Révélation : L’Infrastructure, Vecteur Involontaire d’Inégalités au Cœur du Maroc Moderne

Voici la révélation centrale, souvent ignorée ou minimisée : l’actuelle stratégie d’investissement en infrastructures, bien qu’animée par la volonté de réduire la Fracture Territoriale Maroc, a paradoxalement contribué à l’accentuer. En concentrant les infrastructures lourdes et les investissements stratégiques sur les pôles économiques déjà établis le long de la façade atlantique, le Maroc a involontairement renforcé un modèle de développement polarisé plutôt que diffus.

Les routes rurales construites, bien que vitales pour le désenclavement rural Maroc, agissent trop souvent comme des « canalisations » qui orientent les flux de populations, de marchandises et de capitaux vers les grands centres urbains et portuaires. Loin de créer de nouveaux centres de développement équilibré Maroc dans l’intérieur du pays, elles facilitent plutôt la migration des jeunes et des entrepreneurs vers les régions déjà prospères. C’est le paradoxe des infrastructures : elles peuvent réduire les distances physiques tout en creusant les distances économiques et sociales.

Le Nouveau Modèle de Développement (NMD) a identifié cette problématique et vise à corriger ces inégalités régionales Maroc. Cependant, la mise en œuvre opérationnelle de ce rééquilibrage reste un défi colossal. Sans une stratégie d’investissement complémentaire qui cible spécifiquement la création de leviers économiques dans les régions intérieures (diversification industrielle, soutien aux services locaux, agriculture à haute valeur ajoutée), les infrastructures de base risquent de rester de simples voies de transit, incapables de générer une dynamique endogène de richesse et d’opportunités. Le lecteur doit saisir que l’approche actuelle, même bien intentionnée, peut agir comme un « aspirateur » de ressources et d’opportunités vers les régions déjà dotées, au détriment du « Maroc profond ».

Les Coûts Cachés de la Disparité : Menaces pour le NMD et les Capitaux Stratégiques du Maroc

La persistance et l’aggravation de cette Fracture Territoriale Maroc ne sont pas de simples déséquilibres statistiques ; elles représentent des menaces profondes pour l’avenir du Royaume et la réalisation des objectifs ambitieux du Nouveau Modèle de Développement. Les coûts cachés de ces disparités territoriales Maroc sont multiples et affectent directement les cinq Capitaux Stratégiques du Maroc : immatériel, humain, social, naturel et physique.

Premièrement, sur le plan social, la pauvreté multidimensionnelle a certes reculé globalement (de 11,9% en 2014 à 6,8% en 2024), mais les disparités persistent, alimentant un sentiment d’injustice et d’exclusion. L’exode rural croissant, marqué par la perte de 107 000 postes ruraux au T2 2025, déstructure les communautés traditionnelles et accentue la pression sur les infrastructures et les services des grandes villes, tout en vidant les campagnes de leur force vive. Ce phénomène met à mal la cohésion sociale et la stabilité.

Deuxièmement, le développement du capital humain est freiné par le manque criant d’infrastructures de formation, d’emploi et de culture pour les jeunes des zones non urbaines. Comment un pays peut-il aspirer à une croissance durable et inclusive si une partie significative de sa jeunesse ne dispose pas des outils pour se développer et contribuer pleinement à l’économie nationale ? Le pouvoir d’achat et la consommation plus basse dans les zones intérieures, malgré un PIB global en croissance, traduisent une inégalité des opportunités qui mine la résilience économique du pays.

Enfin, pour le Nouveau Modèle de Développement, qui prône l’équité, la durabilité et la transformation infrastructurelle Maroc, la persistance de cette fracture représente un défi majeur. Si les investissements ne parviennent pas à générer une dynamique de développement endogène dans toutes les régions, la vision d’un Maroc prospère et solidaire risque de n’être qu’un vœu pieux. La mobilisation des capitaux stratégiques est compromise si le capital humain n’est pas pleinement développé, si le capital social est érodé par les inégalités, et si le capital naturel est sous-exploité faute de connectivité et de diversification. Le lecteur doit comprendre que la persistance de cette fracture représente un risque majeur pour la réalisation des ambitions nationales et la durabilité du développement marocain.

Vers un Nouveau Pacte Territorial : Repenser la Modernisation des Infrastructures au Maroc

Face à cette réalité complexe, il est impératif de repenser la modernisation des infrastructures au Maroc. Il ne s’agit plus seulement de combler des manques, mais de passer à une stratégie proactive de « création d’opportunités » dans les régions sous-développées. Cette approche exige une vision intégrée et intelligente, puisant dans les opportunités offertes par les « Territoires intelligents et connectés ».

La digitalisation et l’intégration de technologies avancées peuvent transformer l’efficacité et l’inclusion des infrastructures. Des solutions de connectivité numérique, des plateformes de services publics et des outils d’e-formation peuvent compenser en partie le déficit physique et rapprocher les régions intérieures des centres de savoir et d’opportunités.

Mais la transformation infrastructurelle Maroc doit aussi être physique. Il est crucial de développer des hubs logistiques régionaux au-delà des pôles classiques comme Tanger, Casablanca et Nador. Ces plateformes intermodales, situées stratégiquement dans le Maroc intérieur, pourraient catalyser la diversification économique locale en facilitant l’accès aux marchés pour les produits agricoles et artisanaux, et en attirant de nouvelles industries de transformation.

La diversification économique doit être au cœur de cette nouvelle stratégie. Accompagner les infrastructures par des politiques incitatives pour l’investissement local, le développement de filières industrielles vertes et la promotion de l’entrepreneuriat rural. L’INDH et le NMD offrent un cadre pour une vision plus inclusive et durable, mais leur mise en œuvre doit être encore plus ciblée et audacieuse, avec des mécanismes de coordination renforcés entre les acteurs publics et privés.

Enfin, l’adaptation au changement climatique et à la sécheresse doit être intégrée dans toute planification d’infrastructures, notamment pour soutenir l’agriculture et la gestion des ressources en eau dans les régions intérieures. Repenser la Fracture Territoriale Maroc exige une approche multisectorielle, où les infrastructures sont des catalyseurs et non de simples destinations, pour un développement équilibré Maroc et une véritable cohésion territoriale Maroc. Le lecteur doit être incité à envisager une refonte stratégique de l’investissement en infrastructures au Maroc, axée sur l’intégration, la diversification et les technologies, pour bâtir un développement réellement équilibré et une cohésion territoriale Maroc.

Conclusion

L’ambition du Maroc de se doter d’infrastructures de pointe est un pilier essentiel de son développement. Pourtant, notre analyse révèle une vérité inconfortable : la stratégie actuelle, en se concentrant majoritairement sur la façade atlantique, a involontairement renforcé les inégalités régionales, créant un « Maroc à deux vitesses » et éloignant le pays de son objectif de pleine cohésion territoriale. Cette Fracture Territoriale Maroc représente bien plus qu’une simple disparité géographique ; elle menace la réalisation du Nouveau Modèle de Développement, érode le capital humain et social, et compromet la durabilité d’une croissance véritablement inclusive.

Il est temps de passer d’une logique de développement par accumulation sur les pôles existants à une stratégie de diffusion et d’ancrage territorial. La modernisation infrastructures Maroc doit être réinventée comme un catalyseur pour l’émergence de nouveaux centres de prospérité dans le « Maroc profond », intégrant pleinement les promesses des Territoires intelligents et connectés. Ce n’est qu’en adoptant une approche résolument équilibrée, diversifiée et technologiquement avancée que le Royaume pourra transformer cette fracture en opportunité, bâtissant un avenir où chaque citoyen, quelle que soit sa région, est un acteur et un bénéficiaire du progrès national.

L’heure est à l’action concertée et à une réorientation stratégique audacieuse. Il est impératif que les décideurs, les investisseurs et la société civile s’engagent dans ce nouveau pacte territorial. Engageons le débat, partageons les solutions et agissons collectivement pour construire un Maroc réellement uni, connecté et prospère pour tous. Votre engagement est crucial pour transformer ces défis en de véritables opportunités pour la Fracture Territoriale Maroc.

Décrypter les Implications : Vos Questions, Nos Réponses pour le Maroc

Q1 : Comment la concentration des investissements sur la façade atlantique a-t-elle spécifiquement exacerbé la Fracture Territoriale Maroc ?

La concentration des investissements privés et publics sur les façades atlantiques (Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma) a créé des pôles économiques hyper-attractifs. Ces régions bénéficient non seulement d’infrastructures de transport de pointe (ports, aéroports internationaux, autoroutes), mais aussi d’un écosystème d’affaires florissant, de services de qualité et d’opportunités d’emploi diversifiées. Les régions intérieures, en revanche, restent sous-dotées en infrastructures stratégiques et en tissu économique diversifié, ce qui limite leur capacité à retenir leurs populations et à attirer des investissements. Les routes qui les relient aux côtes agissent alors comme des « canalisations » pour l’exode rural et la fuite des cerveaux, plutôt que comme des vecteurs de développement local endogène.

Q2 : Quels sont les risques à long terme si cette dynamique de « Maroc à deux vitesses » n’est pas corrigée ?

Les risques sont multiples et profonds. Sur le plan social, la persistance des inégalités peut générer des frustrations, un sentiment d’injustice et potentiellement des tensions sociales. Économiquement, cela freine le potentiel de croissance global du Maroc en n’exploitant pas pleinement les ressources et les talents de toutes les régions. Environnementalement, la concentration démographique sur le littoral accentue la pression sur les ressources naturelles et les infrastructures des villes côtières. Enfin, cela compromet directement la vision du Nouveau Modèle de Développement qui prône une cohésion territoriale Maroc forte et un développement équilibré pour tous, menaçant la durabilité et la résilience du Royaume.

Q3 : Comment les « Territoires intelligents et connectés » peuvent-ils concrètement contribuer à réduire les inégalités régionales Maroc ?

Les « Territoires intelligents et connectés » offrent des leviers puissants pour la transformation infrastructurelle Maroc. La digitalisation des services publics, l’accès universel à l’internet haut débit, le développement de plateformes d’e-commerce pour les produits locaux, l’e-éducation et la télémédecine peuvent réduire les distances et créer des opportunités là où les infrastructures physiques font défaut. En intégrant des capteurs et des technologies numériques, les infrastructures existantes (même rurales) peuvent devenir plus efficaces (gestion du trafic, irrigation intelligente). Ces technologies permettent de créer un écosystème favorable à l’innovation et à la diversification économique, sans nécessiter les mêmes investissements lourds que les infrastructures classiques.

Q4 : Quel rôle le secteur privé peut-il jouer pour soutenir le développement équilibré Maroc en dehors des grands pôles ?

Le secteur privé est un acteur clé, mais son rôle doit être stimulé par des politiques incitatives. Cela inclut des avantages fiscaux pour l’implantation d’entreprises dans les régions intérieures, des garanties de financement pour les projets d’infrastructures de petite et moyenne taille, et des partenariats public-privé (PPP) pour développer des hubs logistiques régionaux. Les fonds d’investissement peuvent également être orientés vers des projets de diversification économique rurale et de valorisation des produits du terroir, créant ainsi des chaînes de valeur locales qui bénéficient directement aux populations et contribuent au désenclavement rural Maroc.

Q5 : Quelle est l’importance de la diversification économique locale au-delà des infrastructures pour une réelle cohésion territoriale Maroc ?

L’importance est capitale. Les infrastructures, seules, ne créent pas l’économie ; elles la facilitent. Sans une diversification économique locale, les régions intérieures restent vulnérables aux chocs (comme la sécheresse pour l’agriculture) et ne peuvent offrir des perspectives d’emploi variées à leurs jeunes. Il est essentiel de développer des industries de transformation agricole, l’artisanat, l’écotourisme, les services de proximité et des filières liées aux énergies renouvelables. Ces activités créent de la valeur ajoutée localement, génèrent des emplois stables et incitent les populations, en particulier les jeunes, à rester et à investir dans leur région, renforçant ainsi la résilience et la cohésion territoriale Maroc.

Les Révélations Clés en un Coup d’Œil

  • Le Paradoxe des Infrastructures : Malgré des investissements massifs, l’actuelle stratégie d’infrastructures au Maroc, en se concentrant sur les façades atlantiques, accentue paradoxalement la Fracture Territoriale Maroc, créant un « Maroc à deux vitesses ».
  • Chiffres Implacables : Les rapports du HCP révèlent un écart croissant du PIB régional et une perte massive d’emplois ruraux, démontrant que les inégalités régionales Maroc ne diminuent pas, mais s’aggravent.
  • Au-delà des Routes : Le simple déploiement de routes ne suffit pas. Le « Maroc intérieur » souffre d’un déficit criant en infrastructures stratégiques (ports, aéroports, hubs logistiques) et d’un manque de diversification économique, rendant le désenclavement rural Maroc inefficace pour une croissance endogène.
  • Menace pour le NMD : La persistance de cette fracture représente un risque majeur pour la cohésion sociale, le développement du capital humain et la réalisation des objectifs du Nouveau Modèle de Développement, compromettant la durabilité et l’inclusivité du développement équilibré Maroc.
  • Nouveau Pacte Territorial Nécessaire : Une refonte stratégique s’impose, axée sur les « Territoires intelligents et connectés », la décentralisation des hubs logistiques et une diversification économique locale ciblée, pour transformer la modernisation infrastructures Maroc en un véritable levier de cohésion territoriale Maroc.

Références

(1) Croissance : la fracture territoriale s’aggrave ; 2025-09-03 ; 2025-09-03

https://leseco.ma/business/croissance-la-fracture-territoriale-saggrave.html

(2) Fracture numérique : Les lignes de faille territoriales ; 2025-08-19 ; 2025-08-19

https://maroc-diplomatique.net/fracture-numerique-les-lignes-de-faille-territoriales/

(3) Chômage rural : L’urgence de réparer le Maroc à deux vitesses ; 2025-08-21 ; 2025-10-12

https://maroc-diplomatique.net/chomage-rural-lurgence-de-reparer-le-maroc-a-deux-vitesses/

(4) Fractures sociales et territoriales : le HCP tire la sonnette d’alarme ; 2025-09-09 ; 2025-09-09

https://www.lodj.ma/Fractures-sociales-et-territoriales-le-HCP-tire-la-sonnette-d-alarme_a144135.html

(5) Maroc – Banque mondiale ; 2025-04-23 ; 2025-10-15

https://www.banquemondiale.org/fr/country/morocco

(6) Discours du Trône 2025 : l’ambition nationale face à la fracture … ; 2025-08-01 ;

https://atlantica.africa/2025/08/01/maroc-recit-dun-sursaut-national

(7) Un Maroc à deux vitesses : quand Casablanca, Rabat et Tanger … ; ;

https://medias24.com/2025/09/02/comptes-regionaux-2023-un-maroc-a-deux-vitesses

(8) [PDF] DYNAMIQUES ET DISPARITES TERRITORIALES – muat.gov.ma ; ;

https://www.muat.gov.ma/sites/default/files/Documentation/1.pdf

(9) [PDF] Rapport Economique et Financier 2025 ; ; 2024-12-13

https://www.finances.gov.ma/Publication/db/2025/Rapport-economique-financier_Fr.pdf

Auteurs/autrices

  • Mohammed Benahmed : Ingénierie, stratégie et vision pour le Maroc de demain, en alignement avec le Nouveau Modèle de Développement

    Mohammed Benahmed s'illustre comme un expert émérite incarnant l'alliance de l'ingénierie rigoureuse, du management visionnaire et de la finance stratégique, avec un parcours témoignant d'une quête constante d'excellence au service de l’émergence du Maroc. Son expertise s'est forgée sur le terrain dans des chantiers d'infrastructures hydrauliques et maritimes d'envergure, essentiels au Capital Productif et Technologique du pays. Au Fonds d'Équipement Communal (FEC), la banque marocaine du développement local, il a piloté le financement et l'assistance technique des communes et des régions, consolidant une connaissance intime des défis de développement territorial durable et contribuant directement à la réalisation des ambitions du Nouveau Modèle de Développement (NMD) en matière d'équité territoriale et de Capital Social et Institutionnel.

    Salué pour son expertise en recherche et innovation, son parcours a été couronné par le prestigieux Prix de l'Économiste en économie, gestion et droit (1e édition en 2005), soulignant son excellence dans ces domaines. Cette distinction atteste de sa capacité à décrypter les enjeux socio-économiques avec une rigueur scientifique et une vision systémique, qualités qu'il met aujourd'hui au service des stratégies et des politiques publiques. Visionnaire, Mohammed Benahmed déploie son expertise comme dirigeant d’un cabinet de conseil de premier plan (CBN Développement), spécialisé dans l'accompagnement stratégique des organisations gouvernementales et privées. Il impulse également des dynamiques d'innovation en tant que co-fondateur-président de l'Alliance Maroc Innovation et Émergence, avec la conviction que le progrès se construit par une vision éclairée et une action déterminée, s'inscrivant pleinement dans le renforcement du Capital Humain et du Capital Productif & Technologique du Maroc, tel que prôné par le NMD. 

    Son engagement pour un Maroc souverain se traduit par une volonté d'éclairer les décisions stratégiques, d'identifier les leviers d'une croissance inclusive et de promouvoir une gouvernance transparente au service du bien commun. Ces objectifs sont au cœur des orientations du Nouveau Modèle de Développement, visant à consolider la souveraineté nationale et à assurer un développement pérenne pour le Maroc. M. Mohammed Benahmed est diplômé de l’École Mohammadia d’Ingénieurs de Rabat en génie civil/hydraulique. Il détient également un diplôme de 3ème Cycle en management des organisations de l’Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises de Casablanca (ISCAE) et une maîtrise en ingénierie mathématique de l'Université de Metz, France.

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  • Le Dr. Merzak, Président Fondateur de l'« Institut Territorium » à Ottawa-Ontario, est un leader visionnaire et un stratège reconnu en matière d'innovation, de transfert technologique et de recherche pour le développement (R4D). Fort de son expérience de chercheur scientifique, le Dr. Merzak se dédie à la co-création de systèmes d'innovation sociotechnique territoriaux, essentielles pour l'autonomisation des communautés et l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) ainsi que des cibles de neutralité carbone de l'Accord de Paris.

    Son approche, profondément enracinée dans le pragmatisme et la prospective, l'a conduit à pionnier des plateformes en ligne qui favorisent l'apprentissage social et la co-création de feuilles de route durables à travers la planification de scénarios communautaires. Parmi ses créations phares figurent geoscenarios.world, une plateforme dédiée à démystifier les événements mondiaux et explorer les scénarios futurs ; gotit.network (Global Open Territorial Innovation & Technology), visant à mobiliser l'intelligence collective pour la co-création de connaissances ODD ; et sustainopia.world, qui valorise l'influence de l'action individuelle et citoyenne dans la construction d'un avenir durable. Le Dr. Merzak défend avec ferveur l'idée que l'intelligence collective, la connaissance tacite et la pensée systémique sont les leviers indispensables pour co-concevoir des avenirs plus prometteurs, du local au national, avec une attention particulière aux défis et opportunités du Maroc.

    Son engagement se manifeste également par des réalisations majeures : il a catalysé des partenariats internationaux, fondé le Forum International de l'e-Gouvernement à Dubaï et le Forum International des Collectivités Locales au Maroc, et promu des projets numériques et durables à l'échelle mondiale. Avec une expérience managériale au sein d'une firme de biotechnologie française et des rôles de conseil dans ce domaine, le Dr. Merzak a également orchestré des événements B2B d'envergure mondiale dans des secteurs variés. Sur le plan académique, il a servi des institutions prestigieuses comme l'Université Paris-Saclay et le King's College London. Récipiendaire de nombreuses distinctions, le Dr. Merzak a largement contribué à la littérature scientifique et est titulaire d'un Doctorat en biologie moléculaire et cellulaire du cancer de l'Université Paris-Diderot, en plus d'autres titres universitaires significatifs.

    Le Dr Merzak a contribué à la conception de MASA (Maroc Scenarios Strategic Analyst), un agent d'intelligence artificielle analytique dédiée à l’étude des dynamiques du développement marocain. Il soutient la plateforme marocscenarios.world dans son effort de recherche et de diffusion des connaissances, en lien avec le Nouveau Modèle de Développement (NMD) et le cadre des Cinq Capitaux Stratégiques.

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